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Prix de master

Pour soutenir la jeune recherche et encourager la diffusion des connaissances dans le domaine du genre et des sexualités, l’Institut du Genre a créé en 2019 un Prix de master, ouvert à toutes les disciplines. Le prix s’adresse aux étudiant·es ayant soutenu leur master 2 dans un établissement partenaire de l’Institut du Genre.

Lauréat·es 2023

Francesco BARILA CIOCCA

Prix de master - Institut du Genre

« Faire les politiques LGBT+, défaire la politique queer: une approche queer libertaire aux politiques étrangères LGBT+ de la France et de l’UE », Sociologie politique et du genre, Université Paris Cité (dir : Sam Bourcier et Bakshi Sandeep).


Dans ce mémoire, je tente de comprendre comment les questions sexuelles (LGBT+) sont intégrées dans la production de politiques publiques en France et UE, et par ce biais d’interroger les logiques étatiques auxquelles elles répondent dans un effort de penser l’État sans penser pour l’État. J’y propose des réflexions qui se situent à la croisée des traditions queer of color et libertaire, apportant donc un regard critique sur les manières dont État et sexualités minoritaires s’imbriquent, ainsi que sur les horizons qui pourraient animer une véritable politique de libération sexuelle. En pensant la politique sexuelle de la modernité, et de l’usage politique de notions spatiales, temporelles et affectives, je m’interesse à comment des sujets minoritaires sont intégrés dans un discours majoritaire jusqu’à devenir des vecteurs normatifs du pouvoir étatique. Cette recherche montre qu’en Europe, la sexualité est constitutive de l’État en lui-même car elle participe à la fois au contrôle des frontières du continent et à la définition même de l’espace géographique et politique de l’Europe. Finalement, je propose d’appréhender la construction des politiques de genre et de sexualité en termes culturalistes et techno-solutionnistes comme étant un dispositif antipolitique car ceci efface précisément ce qui est au cœur du politique : le conflit.

Margaux BOISGONTIER

Prix de master - Institut du Genre

« Violences conjugales en contexte rural : une lecture spatiale », Géographie, Université de Caen Normandie (dir : Nicolas Bautes, Pauline Seillier).


Plusieurs travaux fondateurs en géographie ont mis en évidence combien, par bien des aspects, les espaces hors influence des pôles urbains se présentent sous des caractères spécifiques. Sur la base d’une enquête de terrain menée auprès de professionnel·les travaillant avec des femmes victimes de violences dans des localités rurales, ce mémoire interroge les spécificités des espaces ruraux à l’aune de la question des violences conjugales. L’analyse met en évidence deux principaux éléments : d’une part, que le contexte socio-spatial des zones rurales tend à complexifier le traitement institutionnel des violences conjugales ; d’autre part, que ce même contexte conduit aussi les professionnel·les de la question à s’appuyer sur leurs pratiques et leurs connaissances des espaces ruraux pour mettre en œuvre des dispositifs d’adaptation face à cet « effet de contexte rural ». Cette réflexion est le point de départ d’une recherche doctorale en cours de réalisation.

Amandine COURAUD

Prix de master - Institut du Genre

« Violences dans les espaces publics. Une approche croisée par le genre et le handicap », Démographie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (dir : Claire Scodellaro, Stéphanie Condon).


À partir des données de l’enquête Violences et rapports de genre (INED, 2015), ce mémoire met en lumière d’une part, la surexposition des femmes handicapées à toutes les formes de violences (psychologiques, physiques, sexuelles) dans les espaces publics, surtout quand elles sont jeunes ; d’autre part, la recomposition des violences qu’elles subissent par rapport aux femmes valides puisqu’elles sont les principales victimes des violences les plus rares dans les espaces publics, les violences sexuelles. Enfin, le mémoire permet de saisir la bi-directionalité des violences puisque le handicap est perçu comme un des motifs des violences subies par les victimes, témoignant d’un ordre social validiste et genré dans l’appropriation et la circulation dans les espaces publics. De plus, les violences participent aussi à dégrader la santé des victimes et créer / renforcer leurs handicaps durablement. Ainsi, ces violences, les peurs qui y sont associées ainsi que les stratégies d’évitement sont autant d’entraves au libre exercice du « droit à la ville » des victimes (Brown et al., 2020, p. 327) et plus globalement de leur citoyenneté et nous enjoignent à renouveler la réflexion sur l’accessibilité des espaces publics aux femmes handicapées.

Aurélie MUSCA PHILIPPS

Prix de master - Institut du Genre

« Derrière le rideau rose : pratiques, représentations et expériences de l’examen gynécologique au sein d’un centre de santé de premier contact à Abidjan », Etudes sur le genre, Le Mans Université (dir : Nahema Hanafi).


A la croisée des questions de santé sexuelle et de santé reproductive, l’examen gynécologique est communément reconnu comme un examen particulier. Déployé au Nord, dans une logique préventive de suivi régulier, il fait actuellement l’objet de controverses. En Afrique de l’Ouest, il reste largement mobilisé dans le cadre d’un suivi de grossesse ou dans une visée curative en cas de problèmes précis et demeure un objet peu étudié encore moins dans une perspective de genre. A travers une démarche ethnographique, mon enquête interroge les pratiques et les représentations autour de l’examen gynécologique mis en œuvre dans différents espaces de consultations d’un centre de santé d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Elle s’articule autour d’observations participantes et d’entretiens réalisée avec des patientes et des soignant·e·s. Ma recherche met en perspective les représentations des soignant·e·s et des patientes. Elle dévoile les contours d’un examen médical qui touche à l’intime, les règles qui le régissent, et les instances de socialisation à l’examen. Elle montre comment la consultation représente un lieu de témoignages, de reproduction et parfois de contre-production des normes sociales de genre. 

Appel ouvert : Prix de master

Pour soutenir la jeune recherche et encourager la diffusion des connaissances dans le domaine du genre et des sexualités, le GIS Institut du Genre lance la campagne 2024 du prix de Master de l’Institut du Genre. Il est ouvert à toutes les disciplines. Le prix s’adresse à toustes les masterant·es ayant soutenu leur Master 2 en 2024 dans un établissement partenaire de l’Institut du Genre. Ce mémoire doit porter centralement sur des questions de genre et de sexualité. Le prix est doté de 500 euros par lauréat·e.


Il appartient aux établissements partenaires de transmettre à l’Institut du Genre deux candidatures au maximum qu’ils auront sélectionnées. Aucun dossier déposé directement par le ou la candidat·e ne sera accepté. Les dossiers sous format PDF sont à transmettre par voie électronique avant le 13 mars 2025, 12h, à l’adresse : sg-gis-idgenre@mshparisnord.fr

Tous·tes les lauréat·es

Jessica BLOUIN – 2022

« Les cadrages conceptuels des pratiques de prise en charge des conjoints violents : enjeu du genre, enjeu des métiers », Sociologie, Université de Strasbourg.

Manon KNOCKAERT – 2022

« La représentation des femmes architectes et critiques dans les revues d’architecture de 1940 à 1990 en France », Histoire de l’art, Université Rennes 2.

Camille MAES – 2022

« Le rapport à l’avortement des sages-femmes en Italie : une exploration sociologique », Sociologie, Université de Caen Normandie.

Man THERY – 2022

« Histoire socio-culturelle du drag king en France (2001-2022) », Histoire, Université d’Angers.

Louise CHABANEL-GABRIELE – 2021

« ‘What it Looks Like for a Wife to Submit and a Husband to Lead’ : analyse de la production de discours antiféministes par de jeunes évangéliques américain.e.s (26-36 ans) sur YouTube (2017-2020) », Etudes anglophones, ENS de Lyon.

Farah DERUELLE – 2021

« Le sexe dans les laboratoires du CNRS. Conjugalités et violences à l’épreuve de l’égalité femmes-hommes dans les carrières scientifiques », Etudes sur le genre – sociologie, Université Toulouse Jean Jaurès.

Lou MARECHAL – 2021

« Femmes, Guitare électrique et Musique rock : féminisation du métier de guitariste électrique et hégémonie masculine », Information Communication, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle.

Aurore PINCEEL – 2021

« ‘Le mari a son livre sous la main, la femme son ouvrage’. Expériences matérielles de la différence des sexes dans les pratiques quotidiennes à Lille au XVIIIe siècle », Histoire, Université de Lille.

Nicole BASTIN – 2020

« Culture du viol : à la veille du scandale Weinstein, la fiction télévisuelle face à ses responsabilités », Études sur le genre – Corps et biopolitique, Université d’Angers, soutenu le 7 septembre 2020.

Camille DEFOSSEZ – 2020

« Le droit d’asile en matière de mutilations génitales féminines et de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle : générateur de dispositifs de contrôle sur le corps, le sexe et la sexualité des demandeuses d’asile », Droit public, mention Droits de l’Homme ; Université Paris Nanterre, soutenu le 24 novembre 2020

Charlotte FISCHER – 2020

« ‘Domestic violence’ : de la maison au tribunal », Anthropologie sociale et historique, Université Toulouse 2 Jean Jaurès, soutenu le 16 septembre 2020

Edward-Armando GONZALEZ-CABRERA – 2020

« En(quête) de muscle. Ethno(bio)graphies des masculinités et productions du capital corporel genré », Sociologie, Démographie, pluri SHS, Université Rennes 2, mémoire soutenu le 04 septembre 2020

Audrey BOISGONTIER – 2019

« Intégrité physique et intersexuation », Master 2 – Droits de l’Homme, Droit public, Université Paris Nanterre, soutenu le 10 septembre 2019

Kenza ELASS – 2019

« An application of the quantile selection model to measure gender wage gap evolution in France », Master 2 Économie Théorique et Empirique, Économie, Aix-Marseille Université, soutenu le 18 juin 2019

Augusta KAMIL MIKHAIL – 2019

« Des critiques du pansexualisme de Freud aux contestations des pansexuels non binaires. Histoire d’un siècle d’écrits en mouvement », Master Genre, Politique et Sexualité, Sociologie, spécialité « Genre, Politique et Sexualité », EHESS, soutenu le 26 juin 2019

Alice LAURENT CAMENA – 2019

« Femmes aux platines. Le Djing, pratiques et carrières au prisme du genre », Master Études sur le genre, parcours Corps et biopolitique, Sociologie, Démographie, pluri SHS, Université d’Angers, soutenu le 6 septembre 2019