Les études sur les femmes, le genre et les sexualités connaissent un essor remarquable, mais encore fragile. Aux disciplines pionnières que furent l’anthropologie, l’histoire et la sociologie, s’ajoutent désormais la littérature, la philosophie, la psychologie, les sciences du langage, ainsi que, très nettement depuis quelques années, la science politique, les arts du spectacle, la géographie, l’économie, les sciences de l’information et de la communication, les sciences de l’éducation et le droit. L’ensemble de ces recherches constitue une part importante, à la fois riche, innovante et inventive, du paysage actuel de la recherche dans les sciences humaines et sociales où les travaux de qualité sur le genre abondent.
La multiplicité et la diversité de ces recherches, encore peu unifiées et organisées du fait de la dispersion des chercheur·es, sont souvent portées par des structures provisoires et insuffisamment reconnues. Celles-ci n’ont pas la cohérence nécessaire pour permettre le développement dans la durée et assurer le rayonnement international des études de genre en France, malgré une demande importante de la part des institutions, des acteurs et actrices sociaux, et un intérêt marqué des jeunes chercheuses et chercheurs pour ces problématiques.
C’est pourquoi l’INSHS a décidé en 2011 de placer les études genre au premier rang de ses priorités, et d’agir en faveur d’un développement scientifique plus ambitieux des recherches sur le genre et notamment de certains axes jusqu’alors négligés. Faisant suite à d’autres opérations comme le recensement national des recherches menées sur les femmes et/ou le genre par la Mission pour la place des femmes au CNRS, a été créée en 2012 une structure de coordination permettant d’articuler les travaux, unités de recherche et disciplines autour d’un tel objet. Il s’agit, par l’implication des différents partenaires, de faire fructifier un héritage scientifique déjà considérable, de pérenniser des mobilisations scientifiques existantes et d’en susciter de nouvelles sur l’ensemble du territoire, tout en contribuant à l’institutionnalisation nécessaire de ce domaine de recherche.