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Prix de master

Pour soutenir la jeune recherche et encourager la diffusion des connaissances dans le domaine du genre et des sexualités, l’Institut du Genre a créé en 2019 un Prix de master, ouvert à toutes les disciplines. Le prix s’adresse aux étudiant·es ayant soutenu leur master 2 dans un établissement partenaire de l’Institut du Genre.

Lauréat·es 2024

Mélinoé CALVEZ

Prix de master - Institut du Genre

«Outil masculin, devenirs féminins : Rôle(s) et fonction(s) de la pratique des jeux vidéo dans les parcours de vie de femmes trans’», Sciences de l’information et de la communication, Université Paris 8 (dir : Maxime Cervulle et Mehdi Derfoufi).


Ce mémoire porte sur la pratique vidéo-ludique de femmes trans’ et son lien avec leur expérience de la transition. En passant par une enquête par entretien semi-directif sur les pratiques et les parcours de vie, ce travail met en évidence le rapport dynamique entre trajectoire de genre et trajectoire de pratiques culturelles, désignant les jeux vidéo comme cet « objet fixe dans un parcours mouvant » qu’est celui de la transition. Ils s’y révèlent aussi comme une technologie trans’ (Dame-Griff et al., 2021), caractérisée par l’ambivalence entre agentivité et vulnérabilité de genre (Hare, Olivesi, 2021). Via une analyse au croisement des sciences de l’information et de la communication, de la sociologie du genre et des études trans’, il montre aussi en quoi l’engagement vidéo-ludique par les femmes trans et ses modalités sont le reflet et un espace de mise en lumière et lecture des violences subies par les femmes trans’ au leur quotidien.

Michaëla COLLETIN

Prix de master - Institut du Genre

« Présences queer dans le gwoka guadeloupéen de l’après-guerre à 1984 », Arts, musicologie et histoire, Université d’Angers (dir : Christine Bard).


Ma recherche pluridisciplinaire se situe à la croisée de la musicologie, de l’histoire par en bas, des études queer, des cultural studies et de l’analyse du mouvement dansé. Elle s’applique à documenter et analyser la présence queer dans l’univers musical du gwoka de Guadeloupe ainsi que l’impact majeur qu’elle a eu dans son développement, sa préservation à un époque où il était décrié. S’articulant autour de l’étude détaillée de six figures queer emblématiques, ce mémoire détaille la participation effective des communautés queer (organisation, activité artistique), analyse la production artistique (chanson, danse). Il s’appuie sur un large corpus de sources : une collecte de témoignages réalisées pour ce travail ainsi que des archives orales, des archives de presse écrite, des photographies et des œuvres phonographiques jamais analysées dans une perspective queer. Cette recherche a été conduite majoritairement en créole et guidée par une “éthique de la suspension” quant au genre et aux catégories de transgressions du genre et de sortie de l’hétérosexualité. Elle examine également les modalités historiographiques et épistémiques qui ont produit l’effacement de la queerness et une réinvention cishétéronormée du gwoka.

Lila COUDIERE

Prix de master - Institut du Genre

« Les premières mathématiciennes à la faculté des sciences de l’université de Toulouse, 1904-1968 », Histoire, Université Toulouse Jean Jaurès (dir. : Sylvie Chaperon et Caroline Barrera).


En étudiant l’histoire des premières mathématiciennes des universités françaises, je souhaite valoriser les combats menés par les femmes pour s’imposer dans un domaine d’étude et de recherche masculin où celles-ci ont longtemps été exclues et le sont encore aujourd’hui. Connaître l’histoire de l’intégration incomplète ces femmes permet de comprendre leurs difficultés d’intégration actuelles, en particulier en informatique et en mathématiques fondamentales. Cette étude s’inscrit donc le cadre local de l’université de Toulouse qui m’a permis de travailler sur les premières étudiantes et enseignantes-chercheuses en mathématiques toulousaines. Ces premières étudiantes en mathématiques à l’université de Toulouse s’inscrivent dès le début du XXe siècle. En effet, elles sont limitées par des normes de genre qui entretiennent l’idée que les femmes ne peuvent faire preuve d’une intelligence logique et raisonnable. De plus, celles qui parviennent à dépasser ces normes de genre ne font pas pour autant des études longues et passent, la plupart du temps, les concours de l’enseignement secondaire. Et parmi celles qui commencent une carrière universitaire, peu se lancent dans la recherche universitaire, qui reste alors l’apanage des hommes.

Marie DELISLE

Prix de master - Institut du Genre

« L’ »Île aux Femmes » absentes ? La place du matrimoine dans l’identité territoriale ouessantine », Géographie, École des Hautes Études en Sciences Sociales (dir : Marie-Vic Ozouf-Marignier).


Ce mémoire a pour objet la place du matrimoine dans l’identité territoriale d’Ouessant, surnommée l’« Île aux Femmes ». Aujourd’hui, contrairement à ce que l’appellation laisserait penser, le matrimoine est absent de l’île. La mémoire des hommes a été privilégiée lors du déclin des activités maritimes au siècle dernier, entraînant une patrimonialisation portée spécifiquement sur les phares et les bateaux, deux héritages considérés comme masculins. Ce travail s’articule autour du paradoxe entre l’omniprésence des Ouessantines dans la mémoire, et leur absence dès lors qu’il y a une institutionnalisation de celle-ci sous la forme d’une patrimonialisation. Il explore également les stratégies actuelles de matrimonialisation, portées par les habitantes. Cette recherche a mis en lumière la tension entre un patrimoine monumental et un matrimoine majoritairement immatériel. L’exclusion des femmes se reflète dans le patrimoine, tant dans l’étymologie du terme – pater renvoie au père – que dans sa matérialité. J’ai donc proposé le concept d’héritage collectif, englobant le matrimoine et le patrimoine, ce qui est officiellement valorisé et ce qui ne l’est pas. Constituée sur la base d’une enquête de terrain (observations ethnographiques, entretiens, questionnaire et cartes mentales réalisées avec les insulaires), cette réflexion permet de concevoir les recompositions des identités territoriales au prisme du genre.

Eléa JARRY

Prix de master - Institut du Genre

« « Une prisonnière qui écrit, ou un écrivain qui sort de prison » : une écrivaine et laréception de son œuvre, le cas d’Albertine Sarrazin », Littérature et études de genre, Université Sorbonne Nouvelle (dir. : Guillaume Bridet).


Ce mémoire étudie la réception par la presse entre 1965 et 1967 de l’œuvre peu connue d’Albertine Sarrazin. Ses trois romans font l’objet d’une attention particulière des critiques littéraires en raison du caractère exceptionnel de sa biographie. Ayant passé la majorité de sa vie dans l’institution carcérale, Sarrazin est publiée après sa sortie de prison et devient un phénomène littéraire et commercial. A la croisée de problématiques sociologiques et littéraires, ce mémoire observe la manière dont Sarrazin et son œuvre ont été reçues par une institution littéraire dominée par des hommes à la classe sociale bien supérieure à la sienne et qui ont questionné sa légitimité à être publiée. Notre hypothèse de départ postulait l’importance de l’orientation politique de l’organe de presse ou des journalistes littéraires, ainsi que celle du genre de la critique dans le processus de réception. Après un travail d’archive inédit, cette étude nous a permis d’observer que la réception d’Albertine Sarrazin a finalement été majoritairement conditionnée par son genre et son statut d’ex-détenue. Ce mémoire nous permet donc d’observer les jugements esthétiques et éthiques de l’institution littéraire et la possibilité pour elle d’accepter en son sein une écrivaine dont l’apparente non-conformité pourrait représenter une menace sociale.

Cécile JEANNE

Prix de master - Institut du Genre

« Hiérarchie et autorité dans l’hagiographie féminine mérovingienne », Histoire médiévale, Université Paris Nanterre (dir : Laurent Jégou).


En étudiant les relations que les femmes de l’aristocratie mérovingienne entretenaient avec les hommes dans les rapports de hiérarchie et d’autorité, je souhaitais analyser comment certaines d’entre elles avaient pu jouer un rôle de premier plan sans recourir à la violence. Autrement dit, comprendre par quels moyens elles avaient pu acquérir l’autorité nécessaire pour contourner ou intégrer les hiérarchies du haut Moyen Âge et ainsi tenter de s’affranchir de la domination masculine. Les grilles d’analyse appliquées aux récits hagiographiques, considérés comme sources genrées à valeur normative, empruntent en grande partie à Erving Goffman, notamment pour tout ce qui touche à l’enfermement et à la mise en scène des interactions. Ces recherches ont permis de mettre en lumière le processus d’acquisition de l’autorité propre à la sainteté et notamment le rôle fondamental du monastère au sein duquel les femmes pouvaient se soumettre au double enfermement de la clôture et de l’ascèse. Parallèlement, mon questionnement avait également pour ambition de démontrer que la rédaction des Vies de saintes femmes s’inscrivait dans les stratégies familiales de l’aristocratie en tant qu’incarnation du pan sacré de leur autorité.

Léonie KREß

Prix de master - Institut du Genre

« Le harcèlement de rue et son influence sur le sentiment de sécurité et de liberté – une approche intersectionnelle », Etudes sur le genre, Université Bordeaux-Montaigne (dir. : Viviane Albenga & Kamala Marius).


Le harcèlement de rue est un phénomène mondial souvent bagatellisé qui limite la présence des femmes et des minorités de genre dans les espaces publics et qui entraîne des conséquences négatives considérables. L’objectif de mon étude était d’élargir les connaissances sur ce phénomène en adoptant une perspective intersectionnelle. L’analyse des entretiens qualitatifs semi-structurés que j’ai menée fournit des indications initiales sur la manière dont les catégories croisées de genre, sexualité, race et âge influencent la forme, la fréquence et les réactions à ces expériences et donnent lieu à des dimensions supplémentaires du harcèlement de rue. Les données montrent également que le harcèlement de rue a une forte influence non seulement sur le sentiment de sécurité, mais aussi sur le sentiment de liberté en public. En outre, cette étude illustre le travail souvent invisible effectué par les personnes concernées sous la forme de diverses stratégies de prévention du harcèlement de rue qui limitent (parfois massivement) l’utilisation de l’espace public par les femmes et les minorités de genre. Les résultats soulignent donc la nécessité d’une meilleure prise de conscience et d’un examen plus approfondi du problème, ainsi que de solutions pour lutter contre le harcèlement de rue.

Camille ROBERTY

Prix de master - Institut du Genre

« Représentations de la transitude dans les fabliaux : considérer la féminité de Trubert », Littérature, Aix Marseille Université (dir. : Sébastien Douchet).


Ce mémoire est consacré à la représentation des personnes trans dans les textes comiques du Moyen Âge. Contrairement aux récits hagiographiques et aux romans de chevalerie, étudiés par Clovis Maillet, qui dépeignent des modèles de transitude valorisés, les fabliaux, comiques et grivois, exposent les vices de la société et représentent des transidentités dénigrées. Je me suis intéressé plus particulièrement au cas du personnage éponyme de Trubert, un paysan menteur et pervers, qui s’en prend aux puissants et qui, au cours de ses aventures, adopte une identité féminine, et devient l’épouse du roi ; le mariage étant effectivement consommé au moyen d’une prothèse sexuelle féminine. En m’appuyant sur les conceptions médiévales du genre, les savoirs des études trans et en mettant la fiction narrative en perspective avec des sources historiques, je montre que ce personnage incarne un stéréotype misogyne et cis-sexiste de la femme trans. Comme d’autres fabliaux, Trubert s’inscrit dans une vision phallocratique du monde tout en mettant en évidence l’artificialité des normes de genre. En dressant une satire audacieuse de la noblesse, ce texte subvertit les codes et les pratiques de l’hétéronormativité et met en lumière des stratégies transgenres, aussi bien linguistiques que matérielles, habituellement passées sous silence.

Appel clos : Prix de master

Pour soutenir la jeune recherche et encourager la diffusion des connaissances dans le domaine du genre et des sexualités, le GIS Institut du Genre lance la campagne 2024 du prix de Master de l’Institut du Genre. Il est ouvert à toutes les disciplines. Le prix s’adresse à toustes les masterant·es ayant soutenu leur Master 2 en 2024 dans un établissement partenaire de l’Institut du Genre. Ce mémoire doit porter centralement sur des questions de genre et de sexualité. Le prix est doté de 500 euros par lauréat·e.


Il appartient aux établissements partenaires de transmettre à l’Institut du Genre deux candidatures au maximum qu’ils auront sélectionnées. Aucun dossier déposé directement par le ou la candidat·e ne sera accepté. Les dossiers sous format PDF sont à transmettre par voie électronique avant le 13 mars 2025, 12h, à l’adresse : sg-gis-idgenre@mshparisnord.fr

Tous·tes les lauréat·es

Francesco BARILA CIOCCA – 2023

« Faire les politiques LGBT+, défaire la politique queer: une approche queer libertaire aux politiques étrangères LGBT+ de la France et de l’UE », Sociologie politique et du genre, Université Paris Cité (dir : Sam Bourcier et Bakshi Sandeep).

Margaux BOISGONTIER – 2023

« Violences conjugales en contexte rural : une lecture spatiale », Géographie, Université de Caen Normandie (dir : Nicolas Bautes, Pauline Seillier).

Amandine COURAUD – 2023

« Violences dans les espaces publics. Une approche croisée par le genre et le handicap », Démographie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (dir : Claire Scodellaro, Stéphanie Condon).

Aurélie MUSCA PHILIPPS – 2023

« Derrière le rideau rose : pratiques, représentations et expériences de l’examen gynécologique au sein d’un centre de santé de premier contact à Abidjan », Etudes sur le genre, Le Mans Université (dir : Nahema Hanafi).

Jessica BLOUIN – 2022

« Les cadrages conceptuels des pratiques de prise en charge des conjoints violents : enjeu du genre, enjeu des métiers », Sociologie, Université de Strasbourg.

Manon KNOCKAERT – 2022

« La représentation des femmes architectes et critiques dans les revues d’architecture de 1940 à 1990 en France », Histoire de l’art, Université Rennes 2.

Camille MAES – 2022

« Le rapport à l’avortement des sages-femmes en Italie : une exploration sociologique », Sociologie, Université de Caen Normandie.

Man THERY – 2022

« Histoire socio-culturelle du drag king en France (2001-2022) », Histoire, Université d’Angers.

Louise CHABANEL-GABRIELE – 2021

« ‘What it Looks Like for a Wife to Submit and a Husband to Lead’ : analyse de la production de discours antiféministes par de jeunes évangéliques américain.e.s (26-36 ans) sur YouTube (2017-2020) », Etudes anglophones, ENS de Lyon.

Farah DERUELLE – 2021

« Le sexe dans les laboratoires du CNRS. Conjugalités et violences à l’épreuve de l’égalité femmes-hommes dans les carrières scientifiques », Etudes sur le genre – sociologie, Université Toulouse Jean Jaurès.

Lou MARECHAL – 2021

« Femmes, Guitare électrique et Musique rock : féminisation du métier de guitariste électrique et hégémonie masculine », Information Communication, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle.

Aurore PINCEEL – 2021

« ‘Le mari a son livre sous la main, la femme son ouvrage’. Expériences matérielles de la différence des sexes dans les pratiques quotidiennes à Lille au XVIIIe siècle », Histoire, Université de Lille.

Nicole BASTIN – 2020

« Culture du viol : à la veille du scandale Weinstein, la fiction télévisuelle face à ses responsabilités », Études sur le genre – Corps et biopolitique, Université d’Angers, soutenu le 7 septembre 2020.

Camille DEFOSSEZ – 2020

« Le droit d’asile en matière de mutilations génitales féminines et de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle : générateur de dispositifs de contrôle sur le corps, le sexe et la sexualité des demandeuses d’asile », Droit public, mention Droits de l’Homme ; Université Paris Nanterre, soutenu le 24 novembre 2020

Charlotte FISCHER – 2020

« ‘Domestic violence’ : de la maison au tribunal », Anthropologie sociale et historique, Université Toulouse 2 Jean Jaurès, soutenu le 16 septembre 2020

Edward-Armando GONZALEZ-CABRERA – 2020

« En(quête) de muscle. Ethno(bio)graphies des masculinités et productions du capital corporel genré », Sociologie, Démographie, pluri SHS, Université Rennes 2, mémoire soutenu le 04 septembre 2020

Audrey BOISGONTIER – 2019

« Intégrité physique et intersexuation », Master 2 – Droits de l’Homme, Droit public, Université Paris Nanterre, soutenu le 10 septembre 2019

Kenza ELASS – 2019

« An application of the quantile selection model to measure gender wage gap evolution in France », Master 2 Économie Théorique et Empirique, Économie, Aix-Marseille Université, soutenu le 18 juin 2019

Augusta KAMIL MIKHAIL – 2019

« Des critiques du pansexualisme de Freud aux contestations des pansexuels non binaires. Histoire d’un siècle d’écrits en mouvement », Master Genre, Politique et Sexualité, Sociologie, spécialité « Genre, Politique et Sexualité », EHESS, soutenu le 26 juin 2019

Alice LAURENT CAMENA – 2019

« Femmes aux platines. Le Djing, pratiques et carrières au prisme du genre », Master Études sur le genre, parcours Corps et biopolitique, Sociologie, Démographie, pluri SHS, Université d’Angers, soutenu le 6 septembre 2019