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Saisir les savoirs en mouvement : le genre au prisme de la santé

avril 2025
Appels à contribution

Appel à contributions pour un colloque organisé les 13 et 14 octobre 2025 à la MSH de Nancy. Date limite d’envoi des propositions : 28 avril 2025.

Cet appel met en tension les notions de savoirs, de genre et de santé. La première est entendue dans son acception large : elle renvoie à la fois à des savoirs formalisés, mais aussi des techniques (Fidolini, Voléry, 2022), des narrations et des scripts (Martins, 1991 ; Gagnon, Simon, 2005 ; Sobocinska, 2023) ou encore des régimes de catégorisation (Beaucourt, Laiacona et Mégret, 2024). Peu importent les producteurs, la légitimité ou les modes de circulation de ces savoirs (savoirs académiques, expérientiels, profanes, militants, etc). Le savoir est entendu ici comme indissociable du pouvoir (Foucault, 1993[1975]). Il s’agit donc d’interroger la manière dont les savoirs peuvent se constituer en instruments de pouvoir, dès lors qu’ils sont retenus ou mis en mouvement. Ensuite, le genre est pensé comme une construction sociale, en ce qu’il repose sur des savoirs dont on peut retracer l’origine (Laqueur, 1992). Mais le genre est aussi pensé comme un rapport social, un système de domination qui oriente la circulation et la construction des savoirs (Dorlin, 2009). Enfin, dans cet appel la santé peut être saisie à travers la notion de médicalisation, c’est-à-dire la tendance à « définir un problème en des termes médicaux, en général comme une maladie ou un trouble, ou à défendre une intervention médicale pour le traiter ». (Conrad, 2005, p. 3). L’actualité du concept témoigne d’un renouvellement constant du biopouvoir qui semble prendre appui sur de nouveaux savoirs et de nouvelles techniques contribuant au passage à façonner les rapports de genre (Fassin, Memmi, 2004 ; Gelly, Pitti, 2016 ; Jarty, Fournier, 2020 ; Bouchet-Mayer et al., 2022). Toutefois, à rebours d’un biopouvoir totalisant, uniforme et descendant, cet appel entend aussi analyser les formes situées d’appropriation et/ou de résistance aux normes de santé depuis le bas, jusque dans des pratiques de soin ou d’entretien de soi (Bichet, 2020 ; Diasio, Fidolini, 2019). Si le genre est parfois produit par la médecine, les conceptions genrées du corps ont bien-sûr prise hors des seuls espaces médicaux (Chaperon, Hanafi, 2013).


Les propositions de communication pourront s’inscrire dans un ou plusieurs des axes détaillés ci-après. Elles devront travailler à articuler ces réflexions théoriques à un matériau empirique original et contextualisé. Au-delà des enjeux présentés jusqu’ici, nous serons particulièrement attentif·ves aux propositions de communication qui adoptent une perspective articulant les rapports sociaux de race, de classe et d’âge (entre autres) au genre.

Axe 1. Des savoirs sur le corps et la santé pris dans les rapports de pouvoir liés au genre

Axe 2. Circulation subjective et intersubjective de la normativité corporelle et médicale

Axe 3. Les supports matériels et relationnels des savoirs sur le corps et leurs effets sur les rapports de genre

Axe 4. Les savoirs sur le corps, le genre et la santé au prisme des temporalités


Les propositions de communication prendront la forme d’un résumé de 3000 à 4000 signes (espaces compris) maximum, hors bibliographie. Elles sont à envoyer à l’adresse suivante : savoirsgenresante@gmail.com avant le 28 avril 2025. Merci d’y faire figurer le titre de la communication, l’axe ou les axes dans lesquels elle pourrait s’inscrire, ainsi que votre nom, prénom, statut, rattachement institutionnel et adresse e-mail. Les communiquant·es retenu·es s’engagent à produire plan détaillé ou un script de la communication destiné à faciliter le travail des animateur·ices des sessions. Ce document ne devra pas excéder 40 000 signes (espaces compris) hors bibliographie et devra nous parvenir au plus tard le 14 septembre 2025.


Il ne sera pas possible de communiquer ni de figurer dans le programme sans s’être inscrit·e et sans s’être acquitté·e des frais d’inscription fixés à 60€ pour les personnes titulaires (enseignant·e·s-chercheur·e·s, chercheur·e·s, autres salarié·e·s titulaires, etc.) et à 30€ pour les personnes non titulaires (doctorant·e·s, ATER, vacataires, chômeurs et chômeuses, etc.). Ces frais couvriront une partie des dépenses liées à l’organisation du colloque, dont les frais de restauration des repas de midi.