Nommer les violences sexuelles : pouvoir épistémique, récits et représentations
Chiharu Chujo (dir.) et Élise Voyau, Transtext(e)s Transcultures 跨文本跨文化 : Journal of Global Cultural Studies, vol. 19
Depuis le mouvement planétaire #MeToo et la quatrième vague féministe, la question de la violence sexuelle s’est imposée comme un enjeu public mondial. Des États-Unis à la Corée du Sud, en passant par l’Europe et l’Afrique, des voix se sont élevées pour dénoncer les agressions et le harcèlement autrefois passés sous silence. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la violence sexuelle peut se définir comme « tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail ».
Cette définition souligne l’utilisation de la coercition ou de la force et inclut, bien au-delà, des actes physiques explicites, des comportements tels que les commentaires et avances sexuels non désirés. Autrement dit, la violence sexuelle forme un continuum de comportements oppressifs.