En dépit des nombreuses reproductions iconographiques de la Charité romaine, surtout à l’époque moderne (plus de trois cents représentations artistiques du couple Pero et Cimon sont actuellement exposées dans les musées et les collections d’Europe), ce thème n’a reçu que peu d’attention de la part de la critique universitaire. Partant de l’approche de Jutta G. Sperling, du potentiel queer(isant) de l’allaitement, on peut penser à de nouvelles approches, déviées, du motif de la caritas romana en les reprenant dans différents contextes artistiques, comme c’est le cas ici : littérature, sculpture, peinture ou psychanalyse. Ainsi abordés, ces divers foyers mettent en oeuvre les politiques et les érotiques de l’allaitement, ce qui questionne aujourd’hui tout autrement les rapports ataviques corporels en matière de maternité. Mais aussi en matière « queer » considérée dans ses processus et ses impacts.