Les universités Sorbonne Nouvelle (équipe IRMECCEN) et Panthéon Sorbonne (UMR ISJPS) organisent un colloque préfigurateur de leur rapprochement sur les thématiques de genre dans le cadre de Sorbonne Alliance. Malgré l’abondance de recherches, la rencontre entre genre et médias demeure un projet
scientifique novateur pour plusieurs raisons. La nature complexe et l’évolutivité rapide des produits médiatiques, de la technologie et des acteurs imposent tout d’abord un suivi précis des transformations d’un paysage médiatique où s’accumulent et se juxtaposent des représentations, des formes, des pratiques de production et de consommation, avec l’affirmation de nouveaux
processus de remixage, de partage, de co-création et de contestation. Après la nouvelle vague de féminisme #MeToo et le long travail d’(auto)régulation des médias sur les contenus
qu’ils proposent, il faut analyser la coexistence d’images stéréotypées, qui sont toujours présentes sur les écrans, et de processus innovants et critiques, qui ont permis la venue au premier plan des femmes et minorités. La culture populaire, en particulier les médiacultures, est régulièrement sous-estimée par
rapport à la culture académique, alors qu’elle tient une place de plus en plus grande dans la vie quotidienne de publics de toutes générations. Cette influence d’une culture accessible au plus grand
nombre s’est démultipliée ces dernières décennies par le numérique (réseaux sociaux et plateformes). Elle joue un rôle majeur dans l’éducation aux valeurs et dans la communication
intergénérationnelle et constitue concrètement la toile de fond esthétique et morale des aspirations féministes et démocratiques. Le colloque a pour objectif de présenter et de discuter des travaux de recherche sur cette thématique de la mise en genre des représentations médiatiques. Les participants chercheront à saisir la pluralité des visions présentées dans les médias et dans leurs usages, à travers les processus de mise en scène, de mise en mots et en images, à l’heure d’une réflexivité limitée mais bien réelle.