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Antiquité Queer : histoire, réception, création

mai 2024
Manifestations scientifiques

Colloque international organisé à l’université de Strasbourg, les jeudi et vendredi 23-24 mai 2024.

D’Aphrodite au biopouvoir, les dispositifs de la sexualité connaissent des formes multiples et produisent des identités variées dans le temps et dans l’espace. Alors qu’elles ont souvent servi de prestigieux modèles pour légitimer des pratiques et des normes actuelles (« le » droit, « la » démocratie, « la » philosophie), la Grèce et Rome peuvent aussi et surtout permettre de déconstruire des catégories dont on oublie trop souvent la dimension historique et dynamique. En tant qu’elles sont des sociétés before sexuality, selon l’expression de David Halperin, l’étude des sociétés grecque et romaine permet de jeter du « trouble » dans le genre et de la sexualité, de « tordre » les essentialismes et les fxités, de les « queeriser » au sens étymologique du terme comme dans son sens contemporain. Deux démarches, au moins, permettent de recourir au passé pour (re)penser les normes actuelles des identités et de la sexualité. Une première consiste à se saisir d’objets et de thèmes antiques pour produire un nouveau discours et jouer avec les formes et les images, et toutes les potentialités émiques qu’elles contiennent. Une autre consiste à reprendre à nouveau frais nos approches des pratiques culturelles grecques et romaines, des sociétés que l’historiographie des XIXe et XXe siècle a souvent construites à son image. On découvre alors, par un processus de comparaison différentielle, des catégories antiques bien plus fuides qu’on ne l’imaginait, source d’inspiration pour l’art, la politique et la littérature.