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Actualité de la recherche sur le genre en éducation – formation. Discussion transatlantique

février 2023
Appels à contribution

Appel à communication pour un colloque organisé dans le cadre du Congrès ACFAS par la Revue GEF et le GT13 de l’AISLF. Date limite de l’envoi des propositions : 13 février 2023.

« On ne naît pas femme, on le devient » : l’importance de la question du genre en éducation est au cœur de la citation féministe la plus célèbre du monde francophone (de Beauvoir, 1949, p.285). À partir du moment où il est affirmé qu’aucune nature, qu’aucune biologie, qu’aucun destin pré-écrit ne permet d’expliquer (et de justifier) le monde social, à l’instant où on admet que « l’intervention d’autrui dans la vie de l’enfant est presque originelle et que dès ses premières années sa vocation lui est impérieusement insufflée » (de Beauvoir, 1949, p.286), alors la question du genre en éducation et en formation devient centrale pour comprendre l’organisation sexuée de la société. Comme l’ont souligné les auteures féministes des années 70-80, la sociologie française de l’éducation des années 1960-1970 s’est essentiellement préoccupée des inégalités de classes, reportant la « variable sexe » à un niveau secondaire. Suite au texte pionnier de Liliane Kandel (1975) qui pointait le fait que le système éducatif français – malgré les principes d’égalité qui l’anime – discrimine les filles et les femmes, des ouvrages fondateurs de ce champ paraissent dans les années 1990. Nicole Mosconi (1989) interroge les effets de la mixité scolaire et crée peu à peu le concept de « rapport sociosexué au savoir » : si tous les individus ont le droit d’acquérir tous les types de savoir, dans les faits, certains savoirs sont considérés comme tabous ou infamants, naturels ou transgressifs selon sa classe sociale et sa catégorie de sexe. De son côté, Marie Duru-Bellat (1990) rend compte de la façon dont l’école prépare les filles et les garçons à des rôles sociaux distincts. In fine, que l’on parle de didactique ou de pédagogie, qu’on l’aborde de manière transversale ou disciplinaire, qu’il s’agisse d’éducation des enfants ou de formation des adultes, que l’on se situe dans des institutions de formation ou dans des contextes non formels, il s’agit toujours de venir à bout de la hiérarchie inhérente au genre, soit en formant les individus de manière égalitaire, soit en débarrassant l’éducation des inégalités qui la traversent. Ce sont les thèmes qui ont traversé les 6 numéros de la revue GEF-Genre, Education, Formation, fondée en 2017.