Le 9 octobre 1976, la Maison des femmes de Toulouse ouvre rue des Couteliers, dans le quartier des Carmes. Elle devient un lieu important du Mouvement de libération des femmes (MLF), apparu en 1970 et pour lequel la lutte pour la libre disposition du corps des femmes est essentielle. Cette maison conviviale, cadre de débats passionnés, réunit peu à peu une majorité de « femmes aimant les femmes », mais reste relativement discrète sur la scène publique locale. Ses militantes, tout en poursuivant leur lutte, y vivent aussi leur féminisme au quotidien, isolées du reste de la société. Plus d’un demi-siècle après sa fermeture, il en subsiste peu de traces visibles pour participer à sa « matrimonialisation ».

Justine Zeller est docteure en histoire contemporaine. En 2020, elle a soutenu, sous la direction de Sylvie Chaperon, une thèse intitulée Le développement du Mouvement de libération des femmes (MLF) et d’un espace de la cause des femmes en Midi-Pyrénées : spécificités locales et échanges nationaux ou internationaux (Framespa, université Toulouse-Jean Jaurès). Elle est actuellement chercheuse associée au laboratoire IDEES (université Le Havre-Normandie) et enseignante contractuelle en socio-histoire au département carrières sociales de l’IUT du Havre.