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Le genre en mouvement

« Le genre en mouvement » est un programme d’activités mises en place par l’Institut du Genre dans une démarche de diffusion et de médiation des résultats des recherches sur le genre et les sexualités. Ces activités ont pour objectif d’enrichir la recherche par l’organisation de collaborations avec des artistes et collectifs dont le travail questionne ces thématiques. Les séances sont ouvertes à tous·tes.

2024 — 2025

Mécanismes d'(in)visibilisation : où sont les femmes artistes ?

« Le plus souvent dans l’histoire, “anonyme” était une femme ». Ces mots de Virginia Woolf résument bien ce dont il est question dans cet épisode. Il aura fallu l’émergence d’une pensée critique féministe à partir des années 1970, doublé d’un changement de regard, de travaux de recherche et des initiatives par les commissaires d’exposition, les musées ou les activistes pour, à la fois, casser le mythe du « génie masculin » et réhabiliter la production artistique des femmes, de la préhistoire jusqu’à notre présent. Quelles sont les différences entre invisibilité, oubli et invisibilisation ? Quels ont été les phénomènes et processus à l’œuvre de la Renaissance à nos jours ? En quoi le XIXe siècle constitue-t-il l’apogée et un moment pivot en termes d’effacement des œuvres féminines ? Qu’est-ce qui permet de voir autrement et de faire surgir au regard des œuvres invisibilisées ? Comment réintégrer le point de vue féminin dans l’écriture de l’histoire culturelle et faire passer les femmes de sujets à actrices sociales ?


Pour répondre à ces questions, Laurène Daycard reçoit Magali Nachtergael, professeure à l’Université Bordeaux Montaigne, responsable du parcours en études de genre et membre du Conseil scientifique de l’Institut du Genre.

Mécanismes d'(in)visibilisation : où sont les femmes artistes ?

Naturaliser l’infériorité des femmes

Si l’on se souvient des Lumières pour ses grandes avancées intellectuelles, le XVIIIe siècle revêt également une face plus sombre : un socle de la domination patriarcale. À cette époque, de nombreux textes philosophiques et scientifiques ont brandi la rationalité et l’objectivité pour justifier une infériorité supposée naturelle des femmes qu’elles porteraient dans leur corps : c’est ce qu’on appelle la naturalisation. Par quels arguments les discours scientifiques et médicaux des Lumières ont-ils légitimé les différences entre hommes et femmes et leur hiérarchisation ? Comment rendre compte de ce processus de naturalisation et de normalisation ? Quelles contraintes de genre et quelles pathologies cette naturalisation génère-t-elle ? Quelles traces de ce processus subsistent dans notre société actuelle ?


Pour répondre à ces questions, Laurène Daycard reçoit l’historienne et maîtresse de conférence Nahema Hanafi, membre du laboratoire TEMOS et du Conseil scientifique de l’Institut du Genre, autrice de la thèse Le frisson et le baume. Expériences féminines du corps au Siècle des Lumières (éd. PUR, 2017). Elle explique comment les savoirs du XVIIIe siècle reflètent la domination masculine de l’époque, mais aussi la domination raciale et un certain ordre du genre. 

Naturaliser l’infériorité des femmes

Changer les règles du jeu : la mixité à l’école

Dans les cours d’écoles, le plus souvent les garçons sont maîtres des terrains de sport tandis que les filles restent cantonnées aux jeux plus calmes, en périphérie. Et dans les cours d’EPS, c’est pareil : alors même que garçons et filles sont mélangé·es depuis des décennies, la mixité ne suffit toujours pas à transcender les différences genrées. Quand et comment la mixité s’est-elle mise en place à l’école en France ? Pourquoi les stéréotypes de genre persistent-ils, voire s’accentuent-ils dans les cours d’EPS, malgré la mixité ? Comment créer des environnements scolaires plus inclusifs et équitables ?


Pour explorer ces enjeux, Laurène Daycard s’entretient avec Loïc Szerdahelyi, maître de conférences en STAPS à l’Université Claude Bernard Lyon 1, membre du conseil scientifique de l’Institut du Genre et auteur de la thèse « “Femmes d’action”. Parcours d’enseignantes d’EPS en France, des recrutements séparés à la mixité des concours (1941-1989) » (2014). Chercheur au laboratoire L-VIS, associé au laboratoire IREDU, Loïc Szerdahelyi retrace la construction de la mixité à l’école et souligne ses apports comme ses limites pour faire advenir une égalité réelle entre les élèves.

Changer les règles du jeu : la mixité à l’école

2023 — 2024

Scènes de désirs et de fantasmes

Si le mouvement #MeToo nous a appris une chose, c’est que les rapports de pouvoir sont loin de s’arrêter aux portes de la chambre à coucher. Nos désirs les plus intimes sont pris dans des normes de genre et de sexualité, mais aussi dans des logiques capitalistes. Par exemple, la pornographie s’est construite comme un marché qui met en images nos fantasmes, qui rend excitants certains corps et certains gestes, en s’appuyant sur un regard masculin qui serait mû par une “pulsion”. Est-ce que la pornographie influence nos désirs, ou est-ce l’inverse ? Quelle est la différence entre désir et fantasme ? Comment opèrent les processus d’érotisation ? Que signifie être “pris·e” dans le fantasme d’un·e autre ? Désirer nous définit-il comme sujets ? Comment la naturalisation du désir justifie-t-elle des violences ?


Dans ce nouvel épisode de Faire Genre, Laurène Daycard dresse un panorama de la sociologie du désir avec Mathieu Trachman, sociologue à l’INED et enseignant à l’EHESS. Dans son ouvrage Le travail pornographique. Enquête sur la production des fantasmes (éd. La Découverte, 2013), l’invité met en regard ses observations du fonctionnement de cette industrie avec les analyses féministes du male gaze, du fétichisme ou encore de l’échange économico-sexuel.

Scènes de désirs et de fantasmes

Féminicide : mécaniques d’un crime genré

Le féminicide n’a pas attendu d’être nommé pour exister. Dans la presse, les romans ou les tribunaux français, il a été longtemps été question de “crime passionnel” ou de meurtre “par amour”. Puis des mouvements féministes et des recherches parties de l’Amérique latine ont permis d’affiner la définition du féminicide pour comprendre ce crime dans sa dimension genrée : le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme. Comment identifier un féminicide ? Quelle est l’histoire de ce terme, comment s’est-il imposé dans le débat public et juridique ? Quelles sont les mécaniques du crime de féminicide ?


Pour répondre à ces questions, Laurène Daycard reçoit la chercheuse Margot Giacinti, qui a décortiqué les archives judiciaires du Rhône sur la période de 1791 à 1976 pour rédiger sa thèse : Quand il n’y a pas mort d’hommes : Socio-histoire du féminicide en France (1791-1976) (ENS Lyon, 2023). Margot Giacinti est docteure en science politique de l’ENS de Lyon, rattachée au laboratoire Triangle (UMR 5206), et elle a exposé en 2019 les résultats de ses travaux lors du 2e Congrès international de l’Institut du Genre « Genre et émancipation », organisé en partenariat avec l’Université d’Angers.

Féminicide : mécaniques d’un crime genré

Quand les femmes objets deviennent sujets

Droit de vote en 1944, droit d’ouvrir d’un compte bancaire à son nom en 1965, loi sur l’égalité salariale en 2006… En France, les évolutions législatives et avancées pour les droits des femmes rythment le dernier siècle. Mais sont-elles pour autant devenues des sujets comme les autres, tout à fait maîtresses de leurs choix ? Ce processus pour devenir un sujet, c’est-à-dire développer sa prise sur le monde, est ce qu’on appelle la subjectivation. Or dans nos sociétés patriarcales, femmes et hommes ne deviennent pas des sujets de la même manière. Que ce soit dans l’exercice de leurs droits reproductifs, sur les applications de rencontre ou dans la conception de la morale, les femmes doivent encore faire face à de nombreuses injonctions paradoxales.

Comment dès lors devenir un sujet après avoir été si longtemps reléguée à une position d’objet ? D’où vient la notion de sujet en philosophie, et comment a-t-elle infusé nos représentations morales, politiques ou économiques ? Dans quelles mesures les femmes peuvent-elles paradoxalement participer à leur propre objectivation ? Pour décortiquer la notion de subjectivation dans une perspective de genre, Laurène Daycard reçoit Estelle Ferrarese, professeure de philosophie morale et politique à l’Université de Picardie Jules Verne et directrice sortante de l’Institut du Genre.

Quand les femmes objets deviennent sujets

Genre et sexualités à l’écran : quelles évolutions ?

26 mars 2024
19h-21h
Lieu
Pavillon des Canaux, 39 Quai de la Loire, 75019, Paris

Quel est l’impact des représentations audiovisuelles sur les représentations des identités de genre et des sexualités auprès du grand public ? Cette table ronde aura pour objectif de revenir sur l’évolution des personnages féminins et/ou appartenant à des minorités de genre, l’apport des fictions télévisées et cinématographiques aux luttes queer et féministes, et l’importance de soutenir et de promouvoir l’émergence de ces nouvelles représentations. Il permettra également d’aborder des questions essentielles telles que les violences sexistes et sexuelles ou le consentement.


Intervenant·es : Apolline Bazin, Raphaël Gribe Marquis pour le Collectif 50/50, Marie Telling et Anaïs Bordages (qui animent le podcast Amies & autrices du “Petit éloge des anti-heroïnes de série”)

Modération : Anne Isabelle François (directrice de l’Institut du Genre)


Cet échange s’inscrit dans le cycle de manifestations scientifiques de l’Institut du Genre intitulé “Le Genre en mouvement”, à l’occasion du festival Pop Meufs — Maison Plur·iel, le festival des luttes féministes du Pavillon des Canaux.

Genre et sexualités à l’écran : quelles évolutions ?

Le genre en revues

08 février 2024
17h (table ronde) - 18h30 (inauguration)
Lieu
Humathèque, Campus Condorcet, Cr des Humanités, 93300 Aubervilliers

Les revues tiennent aujourd’hui, et depuis plusieurs décennies déjà, une place importante dans le processus de production des savoirs. Elles sont à la fois l’étalon de la pratique universitaire de revue par les pair·es, et des espaces de circulation entre mondes académique, militant et même communautaire, ayant permis l’émergence de nouvelles pensées, idées et figures. Cette exposition, installée pour la première fois à l’occasion du 3ème Congrès de l’Institut du Genre à l’Université Toulouse – Jean Jaurès, offre à « Nos revues” (en études de genre, féministes, ou des sexualités) de se présenter. Une dizaine de revues ont accepté cette invitation, aux présentations desquelles nous avons ajouté trois panneaux évoquant celles qui ont marqué un temps le champ des recherches sur le genre et les sexualités.


La présentation de l’exposition à l’Humathèque, du 8 février au 15 mars 2024, sera ponctuée par deux tables rondes. Un premier échange est prévu dans le cadre des “Jeudis du Genre” le 8 février 2024, de 17h à 18h30, à l’Humathèque. Intitulé “Design graphique et genre : la fabrique des caractères”, il rassemblera Olivia Grandperrin et Camille Baudelaire, pour l’Atelier Baudelaire, studio de recherche et de création ; Eugénie Bidaut, graphiste et dessinatrice de caractères typographiques ; et sera modéré par Magali Nachtergael, professeure en littérature française (XXe – XXIe), théorie et arts visuels à l’université Bordeaux Montaigne. L’échange sera suivi d’un cocktail à l’occasion de l’inauguration de l’exposition. La seconde discussion, intitulée “Faire vivre et lire les revues” sera l’occasion d’un dialogue entre acteur·rices de l’édition de revue scientifiques et professionnel·les de la documentation. Elle se tiendra également à l’Humathèque, le 7 mars 2023, de 9h30 à 12h.

2022 — 2023

50 nuances de l’émancipation

Afin de diffuser et de rendre plus accessibles les recherches françaises sur le genre et les sexualités, l’Institut du Genre a travaillé avec Binge Audio pour concevoir le podcast « Faire Genre ». Une fois par mois, la journaliste Laurène Daycard convie un·e chercheur·se spécialiséᐧe sur les questions de genre (philosophes, sociologues, anthropologues, littéraires et politistes…) pour interroger et expliciter une notion.

8 — EMANCIPATION. Quels liens établir entre féminisme, genre et culture populaire ? En d’autres termes, combien sommes-nous à penser que regarder Les feux de l’amour ou lire Fifty Shades of Grey, a fortiori lorsqu’on est une femme, nuit à notre respectabilité, voire nous aliène ? Ce discours dominant et stigmatisant s’intègre dans un contexte marqué par l’illégitimité de la culture populaire qui pèse particulièrement sur les pratiques connotées comme « féminines ». Celles-ci continuent à souffrir d’incompréhension, de dévaluation et de mépris; elles sont jugées comme indignes et incompatibles avec le féminisme. En décryptant ce qu’elle nomme la « subculture féminine », la chercheuse Delphine Chedaleux nous offre des clés pour réfléchir à la fonction des produits culturels, plus complexes qu’il n’y paraît, pour interroger les normes de genre et penser les différentes modalités de l’émancipation. Delphine Chedaleux est historienne des médias, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Technologie de Compiègne et lauréate d’une bourse de mobilité de l’Institut du Genre.

50 nuances de l’émancipation

Intersectionnalité : toutes les dimensions de la domination

Afin de diffuser et de rendre plus accessibles les recherches françaises sur le genre et les sexualités, l’Institut du Genre a travaillé avec Binge Audio pour concevoir le podcast « Faire Genre ». Une fois par mois, la journaliste Laurène Daycard convie un·e chercheur·se spécialiséᐧe sur les questions de genre (philosophes, sociologues, anthropologues, littéraires et politistes…) pour interroger et expliciter une notion.

7 — INTERSECTIONNALITÉ. « Toutes les femmes sont blanches, tous les Noirs sont hommes, mais nous sommes quelques-unes à être courageuses ». Le titre de l’ouvrage sur le Black Feminism de Gloria Hull, Patricia Bell Scott et Barbara Smith exprime l’invisibilisation des expériences de racisme imbriquées au sexisme, mais aussi à la classe, l’âge ou la validité. C’est pourquoi la pensée intersectionnelle, introduite par la juriste Kimberlé Crenshaw en 1989 et popularisée ces dernières années, offre une nouvelle perspective permettant d’enrichir les recherches en études de genre et de mieux décortiquer les mécanismes des systèmes oppressifs et discriminants à l’œuvre dans nos sociétés, notamment dans le milieu éducatif. Dans cet épisode Laurène Daycard reçoit les enseignantes-chercheuses Francine Nyambek Mebenga et Fanny Gallot pour revenir en détail sur le concept d’intersectionnalité qui fait l’objet de nombreux malentendus et continue à générer le débat, parfois même des crispations, au sein des sphères universitaire, médiatique, politique ou militante.


Francine Nyambek Mebenga est maîtresse de conférences en sciences de l’éducation, rattachée à l’INSPE. Elle mène ses recherches au sein du Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche sur les Transformations des pratiques Éducatives et des pratiques Sociales.


Fanny Gallot est historienne, maîtresse de conférences en histoire contemporaine et chercheuse française, lauréate du Prix de thèse de l’Institut du Genre en 2013. Elle s’intéresse aux inégalités de genre dans les conditions de travail et la participation des femmes dans les conflits ouvriers.

Intersectionnalité : toutes les dimensions de la domination

Aux sources du patriarcat

Afin de diffuser et de rendre plus accessibles les recherches françaises sur le genre et les sexualités, l’Institut du Genre a travaillé avec Binge Audio pour concevoir le podcast « Faire Genre ». Une fois par mois, la journaliste Laurène Daycard convie un·e chercheur·se spécialiséᐧe sur les questions de genre (philosophes, sociologues, anthropologues, littéraires et politistes…) pour interroger et expliciter une notion.


6 —PATRIARCAT. Comment définir « le Patriarcat » ? Et comment s’y prendre pour déconstruire l’idée de « mythe patriarcal » encore souvent évoqué, et expliquer la persistance de ce système dans nos sociétés capitalistes où l’exploitation des femmes et des minorités demeure ? La chercheuse Salima Naït Ahmed, Docteure agrégée de philosophie et spécialiste de la Théorie critique allemande et de l’École de Francfort, revient sur cette problématique.

Aux sources du patriarcat

L’hétéronormativité : en fait et en droit

Afin de diffuser et de rendre plus accessibles les recherches françaises sur le genre et les sexualités, l’Institut du Genre a travaillé avec Binge Audio pour concevoir le podcast « Faire Genre ». Une fois par mois, la journaliste Laurène Daycard convie un·e chercheur·se spécialiséᐧe sur les questions de genre (philosophes, sociologues, anthropologues, littéraires et politistes…) pour interroger et expliciter une notion.

5 — HÉTÉRONORMATIVITÉ. Quelle est la place du droit français dans la construction des rapports sociaux de sexe ? En quoi le concept de genre peut-il nous aider mettre en questions le principe d’égalité inscrit dans la constitution française ? Pour la chercheuse en droit Lisa Carayon, les normes juridiques actuelles supposent encore que les hommes et les femmes existent en couple et fassent famille ensemble. Pensé et construit à travers l’histoire par une majorité d’hommes blancs, cisgenres et hétérosexuels, le droit produit et hiérarchise des catégories d’individus et participe aux mécanismes de domination à l’œuvre. Ainsi, le droit n’enregistre pas une réalité qui serait naturellement hétérosexuelle, il la crée : il est donc au fondement de l’hétéronormativité. Lisa Carayon conduit des recherches en droit de la santé, en droit des personnes et de la famille ainsi qu’en droit des étrangers. Elle est maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne Paris Nord.

L’hétéronormativité : en fait et en droit

On ne naît pas féministe

Afin de diffuser et de rendre plus accessibles les recherches françaises sur le genre et les sexualités, l’Institut du Genre a travaillé avec Binge Audio pour concevoir le podcast « Faire Genre ». Une fois par mois, la journaliste Laurène Daycard convie un·e chercheur·se spécialiséᐧe sur les questions de genre (philosophes, sociologues, anthropologues, littéraires et politistes…) pour interroger et expliciter une notion.

4 — FÉMINISME. Suffragettes, radicales, intersectionnelles, universalistes… Que signifie « être féministe » ? Y a-t-il une seule bonne façon de l’être aujourd’hui ? Et quelles sont les différences notables entre les générations de militantes ? Ces questions fréquentes impliquent de revenir sur la naissance de ce terme, sur l’histoire des luttes mais aussi sur la pluralité et la spécificité des mouvements féministes à travers le monde. L’historienne Florence Rochefort, chercheuse au CNRS et ancienne membre du conseil scientifique de l’Institut du Genre, nous accompagne dans ce voyage.

On ne naît pas féministe

La « performativité » : genre, mascarade et jeux de rôles

Afin de diffuser et de rendre plus accessibles les recherches françaises sur le genre et les sexualités, l’Institut du Genre a travaillé avec Binge Audio pour concevoir le podcast « Faire Genre ». Une fois par mois, la journaliste Laurène Daycard convie un·e chercheur·se spécialiséᐧe sur les questions de genre (philosophes, sociologues, anthropologues, littéraires et politistes…) pour interroger et expliciter une notion.

3 — PERFORMATIVITÉ. Et si le féminin et le masculin étaient des idéaux inatteignables, des rôles que nous performons à chaque instant, sans jamais être totalement « homme » ou totalement « femme » ? C’est ce qu’explique la Professeure émérite de littérature française et d’études de genre, Anne-Emmanuelle Berger, dans ses travaux de recherche et dans ce nouvel entretien, en revenant sur les théories et questionnements au fondement de cette notion qui s’applique aussi bien aux actes qu’à la parole, à la vie de tous les jours qu’aux représentations.

La « performativité » : genre, mascarade et jeux de rôles

Le « care » : radicaliser le féminisme

Afin de diffuser et de rendre plus accessibles les recherches françaises sur le genre et les sexualités, l’Institut du Genre a travaillé avec Binge Audio pour concevoir le podcast « Faire Genre ». Une fois par mois, la journaliste Laurène Daycard convie un·e chercheur·se spécialiséᐧe sur les questions de genre (philosophes, sociologues, anthropologues, littéraires et politistes…) pour interroger et expliciter une notion.


2 – CARE. Dans ce deuxième épisode, Laurène Daycard reçoit Sandra Laugier, professeure de philosophie à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne. L’attention à autrui est-elle une capacité typiquement féminine ? Valoriser les qualités de souci des autres et les activités de soin, est-ce vraiment féministe ? Pour la philosophe Sandra Laugier, l’éthique du « care », loin d’essentialiser une distinction femme/homme, permet au contraire de mettre en évidence les problèmes que doivent affronter les femmes en matière de sexisme et d’inégalités et finalement de revendiquer une autre forme de moralité.

Le « care » : radicaliser le féminisme

S’extraire de la binarité

Afin de diffuser et de rendre plus accessibles les recherches françaises sur le genre et les sexualités, l’Institut du Genre a travaillé avec Binge Audio pour concevoir le podcast « Faire Genre ». Une fois par mois, la journaliste Laurène Daycard convie un·e chercheur·se spécialiséᐧe sur les questions de genre (philosophes, sociologues, anthropologues, littéraires et politistes…) pour interroger et expliciter une notion.

1 – BINARITÉ. Dans ce premier épisode, Laurène Daycard reçoit le sociologue Emmanuel Beaubatie, chargé de recherche au CNRS et lauréat du Prix de thèse de 2018 l’Institut du Genre, pour explorer la notion de binarité à l’aune des parcours des personnes trans’. Le féminin et le masculin sont-ils des territoires distincts séparés par une frontière ? Si l’on considère le genre comme un rapport social de pouvoir tout aussi puissant que la classe, le parcours des personnes trans’, d’une classe de dominées à une classe de dominants, ou inversement, ne pourrait-il pas être analysé en termes de transfuge de sexe ?

S’extraire de la binarité

Le plaisir peut-il ne pas être prédateur ?

20 septembre 2022
10h-11h

Pour la quatrième séance du « Genre en mouvement », Estelle Ferrarese (directrice de l’Institut du Genre, professeure de philosophie morale et politique à l’Université Picardie Jules Verne) était invitée dans l’émission Avec Philosophie, sur France Culture, pour parler d’éco-féminisme avec Jeanne Burgart Goutal (professeure de philosophie au lycée à Marseille).

« Comment le plaisir se manifeste-t-il dans le capitalisme ? Peut-on penser le plaisir hors des dualismes induits par rationalité moderne ? Suffit-il alors de se “soucier des autres” pour repenser le plaisir en dehors d’un cadre de domination ? La nouvelle frugalité à mettre en œuvre, à laquelle la « fin de l’abondance » semble faire référence, implique de regarder avec méfiance et critique certains de nos plaisirs : nous déplacer loin pour faire de beaux voyages (quand nous avons les moyens) ; ou encore manger des fruits et légumes venant de très loin, mais aussi de la viande, car l’élevage de bovin ponctionne énormément les ressources naturelles de la planète. La question du plaisir est donc centrale. Certains courants écologiques nous disent aussi que nos plaisirs les plus prédateurs à l’égard de l’environnement sont surtout masculins, ainsi le goût pour la viande et les barbecues, que les femmes partageraient beaucoup moins. Il y a même un courant, l’écoféminisime, qui n’est pas récent mais retrouve un nouveau souffle, pour lequel il faut penser la domination de la nature et la domination du féminin comme ayant la même racine masculiniste. »

2021 — 2022

La Grève des jus

18 mars 2022
21h
Lieu
Théâtre La Reine Blanche, 2 bis passage Ruelle, 75018 Paris

La troisième séance du « Genre en mouvement » aura lieu le 18 mars 2022 au théâtre de la Reine Blanche, à l’occasion de la présentation de La Grève des Jus, création née de la rencontre entre Romain Nicolas et Estelle Ferrarese. Ce projet avait été soutenu par le CNRS, la CASDEN, et l’Institut du Genre, dans le cadre de la onzième édition “Binôme”, développée par la compagnie Les sens des mots.


« Avec binôme, le​.la chercheur.euse devient l’objet d’étude d’un.e auteur.rice de théâtre qui écrit une pièce librement inspirée de leur rencontre. Le résultat est sensible, souvent drôle et offre un regard inhabituel sur la science et ceux qui la font. Après une rencontre unique avec un.e scientifique, l’auteur.rice écrit une pièce de 30 minutes pour trois voix. Celle-ci est ensuite mise en lecture par un collectif de comédien.ne.s, metteur.euse.s en scène, accompagnée d’une création musicale originale. »

La Grève des jus

Vous ne désirez que moi

22 février 2022
18h
Lieu
Cinéma L’Arlequin, 76 rue de Rennes, 75006 Paris

La seconde séance du « Genre en mouvement » aura lieu le 22 février à 18h au Cinéma L’Arlequin (76 rue de Rennes 75006 Paris), sur proposition de Dulac Distribution. Estelle Ferrarese présentera les enjeux de genre de Vous ne désirez que moi, réalisé par Claire Simon.


Synopsis  : « Un homme veut parler. Il demande à une amie journaliste de l’interviewer pour y voir plus clair. Cela fait deux ans qu’il vit une passion totale, charnelle, littéraire avec une grande écrivaine beaucoup plus âgée que lui. Il veut mettre des mots sur ce qui l’enchante et le torture. Il va décrire leur amour, son histoire, et les injonctions auxquelles il est finalement soumis évoquent celles que, depuis des millénaires, les femmes endurent ». D’après Je voudrais parler de Duras, entretiens de Yann Andréa avec Michèle Manceaux, éditions Pauvert/Fayard.

Vous ne désirez que moi

FRANGINES

08 février 2022
17h30
Lieu
Espace associatif et culturel du Campus Condorcet (15, cours des Humanités 93322 Aubervilliers cedex)

La première séance des ateliers rencontres organisés dans le cadre du « Genre en mouvement » aura lieu le 8 février à 17h30 à l’Espace associatif et culturel du Campus Condorcet (15, cours des Humanités 93322 Aubervilliers cedex), à l’occasion d’un atelier de co-création organisé par La Compagnie Sur le Pont.


« FRANGINES interroge le corps et la place de la femme dans l’espace public. A priori l’espace public est mixte. A priori seulement car les femmes ne font souvent que le traverser pour se rendre d’un point A à un point B. FRANGINES est une performance sous forme de rituel chorégraphique et sonore avec 4 femmes-danseuses dans l’espace public. Ensemble, nous allons jeter un sortilège pour tenter de transformer quelque chose. FRANGINES est une expérience partagée de la capacité à lutter joyeusement et collectivement pour ce à quoi on tient, un manifeste de la relation à l’autre et au collectif, une conquête vers une puissance d’agir. »

FRANGINES