Chair on gender
The GIS Institut du Genre is setting up a chair on Gender. It involves the hosting by the Gender Institute of a researcher from a foreign university, for a period of one month. This arrangement offers the chairholder the possibility of participating or integrating into teaching and research at the French universities that are partners of the GIS Institut du Genre.
Chairholders 2024
Clare Hemmings
Clare Hemmings is Professor of Feminist Theory. She has been working at the Department of Gender Studies at the London School of Economics since 1999. She has two main areas of research focus – feminist and queer studies – and is particularly interested in thinking through the relationship between these, as well as the ways in which both fields have been institutionalized at national and international levels. This interest has led her to think about how participants in these fields tell stories about their history as well as current form, and to explore how such stories resonate with (rather than against) more conservative agendas. Throughout her work she has been concerned with the relationship between nationalism, feminism and sexuality, and with form as well as theory. Why Stories Matter: The Political Grammar of Feminist Theory was published by Duke University Press in 2011. It explores how feminists tell stories about feminist theory’s recent past, why these stories matter and what we can do to transform them. Why Stories Matter won the FWSA (Feminist and Women’s Studies Association UK and Ireland) Book Award in 2012. Considering Emma Goldman: Feminist Politics of Ambivalence and the Historical Imagination, was also published by Duke University Press. The book considers the significance of the work and life of the anarchist activist Emma Goldman (1869-1940) for contemporary feminist theory and politics. An archive-based project, it returned Clare to her literary theory roots, including a creative letter-writing project that seeks to animate and intervene in the queer and feminist archive in invested ways.
Clare has recently been gathering family stories for a project: Inheritance: a Memory Archive, which engages questions of gender, sexuality, class-transition and nation. Combining fiction and memoir, the project foregrounds the moments in family dynamics that challenge what we think we know about gender roles, sexuality and citizenship. Several essays have come out of this project: for Memory Studies and for the book Scholars and Their Kin (ed Stéphane Gerson, 2025). She has also been active engaged in writing against ‘anti-gender’ mobilisations, often as part of the network ‘Transnational “Anti-Gender” Movements and Resistance” with Sumi Madhok. Articles from this work have appeared in Radical Philosophy and Feminist Studies. Clare’s is now beginning work on a new project entitled Feminist Knowledge Struggles: Telling Stories Differently, where she proposes translatable methodologies for a range of queer feminist projects. Extending earlier work on ‘recitation’, Clare extends this approach to intervene in the categorical and political certainties of the hostile present. In addition to the work on a history of ‘sex’ represented by the work while at IdG, other methodological developments in the book include: extending ‘affective dissonance’ to proposal universal epistemological framings that read with Sedgwick’s queer vision; developing ‘empirical fictions’ to tell contested histories of sexuality, gender and class transitional whiteness; and reading with and through grief across the intractable differences that otherwise capture and hold us in thrall.
Le projet sur lequel je travaille est interdisciplinaire, féministe et queer. Je souhaite revisiter les théories féministes radicales et matérialistes, des années 1970 à aujourd’hui, pour proposer une compréhension différente de l’histoire du “sexe” par rapport à celle plus couramment avancée dans les récits transphobes ou plus généralement anti-genre. Ces récits ont tendance à promouvoir leurs idéologies transphobes et anti-genre en invoquant des conceptions du “sexe” comme quelque chose de naturel et immuable, et en affirmant qu’aujourd’hui le féminisme queer est “allé trop loin” dans sa déconstruction de la différence sexuelle ou dans son acceptation des subjectivités et des communautés trans*. Or ces conceptions essentialisantes du “sexe” sont liées à des conceptions racistes, xénophobes et nationalistes. Mon projet revisite les théories radicales et matérialistes pour montrer que leurs propositions sur le “sexe” ne peuvent être réduites à ces représentations simplistes, et propose une forme d’intervention citationnelle (ce que j’ai appelé “récitation”) pour raconter une histoire différente du “sexe”. À la place de ces récits, je cherche à raconter une histoire de “sexe” qui affirme la question de pouvoir plutôt que d’origines, et qui concerne la violence sexuelle, l’imposition coloniale, et la reproduction sociale. En examinant de plus près les différentes façons dont la violence et l’oppression ont été théorisées comme productrices de “sexe”, le projet cherche à élaborer une nouvelle façon de raconter l’histoire de la théorie féministe : une approche qui peut défier les arguments anti-genre tout en restant fidèle à la critique des rapports de pouvoir qui a toujours été centrale pour le projet global féministe et queer. Je profiterai de ce séjour à l’Institut du genre (a Paris 8/Nanterre) en particulier pour revisiter les théories matérialistes françaises.
Claudine Mangen
Dr. Claudine Mangen is full professor and the RBC Professor in Responsible Organizations at Concordia University in Montreal, Canada. She is concerned about how organizations work and how they shape inequalities, especially gender inequalities. Her research is currently exploring the ways in which organizational governance contributes to upholding and disrupting gender inequalities. Dr. Mangen is the lead researcher on the research program “Disruptive Dames? The process of disruption underlying women’s transition into organizational leadership,” which is funded by the by Social Sciences and Humanities Research Council of Canada. It explores the process underlying the disruption of gender inequalities in the leadership of for-profit organizations in Canada. Dr. Mangen’s research has been published in leading academic journals, and she writes about it in the media. Dr. Mangen can be found on her professional blog and LinkedIn.
Dans le cadre la Chaire Genre, j’avance dans la rédaction d’un ouvrage sur le mérite et les inégalités hommes-femmes. L’ouvrage, dont le titre provisoire est « Le Genre du Mérite », explique comment le mérite est genré. Le mérite fait référence à la manière dont les personnes sont récompensées en fonction de leurs efforts et compétences. Dans les entreprises, le mérite est mis en œuvre à travers des pratiques telles que l’embauche, l’évaluation des performances et la promotion. Mon ouvrage montre à quel point les pratiques du mérite sont genrées : elles sont mises en œuvre différemment pour les femmes et les hommes, désavantageant de nombreuses femmes tout en favorisant de nombreux hommes. Cet ouvrage permettra de mieux comprendre la façon genrée dont le mérite fonctionne et contribue ainsi aux inégalités hommes-femmes. Il utilise cette compréhension comme tremplin pour proposer des pistes de réflexion sur ce que nous pouvons faire pour atténuer, voire éliminer, le genre du mérite. Le fait que le mérite soit genré n’est généralement pas reconnu par les entreprises, les personnes politiques ou le grand public. L’ouvrage représente la première tentative d’analyser le lien entre mérite et inégalités hommes-femmes du point de vue des carrières individuelles dans le cadre d’un traitement de type livre. À ce jour, il n’existe aucun livre traitant de la façon dont le mérite est genré dans les sociétés canadiennes et occidentales contemporaines
CALL (CLOSED)
L’Institut du Genre lance un appel à candidatures pour sa chaire « Genre ». La candidature devra être transmise entre le 10 octobre 2023 et le 10 janvier 2024 à 12h à l’adresse suivante : sg-gis-idgenre@mshparisnord.fr avec l’indication explicite dans le titre du courriel « Chaire Genre – nom du ou de la demandeur·se ».
Ce programme prévoit l’accueil conjoint, par l’Institut du Genre et une de ses universités partenaires, d’un·e chercheur·se d’une université étrangère, pour une durée d’un mois. Ce dispositif offre au ou à la titulaire de la chaire la possibilité de participer ou de s’intégrer à l’enseignement et à la recherche des universités françaises partenaires de l’Institut et d’être associé·e aux activités scientifiques de l’Institut du Genre. La ou le titulaire de la chaire s’engage à assurer un programme d’actions spécifiques (conférences, séminaire, atelier, master-class, tutorat, etc.) dans l’un des établissements partenaires. Un·e chercheur·se sera accueilli·e entre le 1er avril et 15 juillet 2024, un·e autre entre le 1er septembre et le 15 décembre 2024.
Cet appel s’adresse exclusivement à des enseignant·es-chercheur·es et chercheur·es déjà titulaires d’un doctorat, et en poste dans une université ou un organisme de recherche étranger, ayant pour la durée de leur séjour en France un projet d’enseignement et/ou de recherches sur le genre et les sexualités. Toutes les disciplines des sciences humaines et sociales sont concernées. Les candidat·es devront maîtriser suffisamment le français pour participer aux activités scientifiques de l’Institut du Genre et de ses partenaires.
All chairholders
Karine Tinat – 2023
Karine Tinat est accueillie dans le cadre de la Chaire par l’Université Paris Nanterre du 16 octobre au 17 novembre 2023. Elle est enseignante-chercheuse au Centre d’Etudes sur le Genre du Colegio de Mexico. Elle travaille dans cette institution depuis 2007 et y a coordonné la chaire Simone de Beauvoir, le master en études de genre, le Programme interdisciplinaire d’études sur les femmes. Elle a fondé et dirigé la Revista interdisciplinaria de Estudios de Género et a été la directrice de deux centres de recherche. Parallèlement à ces activités institutionnelles, ses recherches en sociologie et études de genre s’intéressent à la construction du sujet à partir de ses rapports au corps et à la sexualité. Depuis quelques années, Tinat travaille sur les différents facteurs liés aux grossesses dans l’adolescence au Mexique. Auparavant et entre autres enquêtes de terrain, elle a réalisé plusieurs études sur l’anorexie et la féminité, la question de l’homosexualité masculine en milieu rural Mexicain. Elle est auteure et co-auteure de dix livres publiés par le Colegio de México : Mirar el mundo con lentes de género (2023) ; El sexo y el texto. Etnografías y sexualidad en América Latina (2022) ; Más allá del rescate de víctimas. Trabajo sexual y dispositivos anti-trata (2021) ; Las bocas útiles. Aproximaciones sociológias y antropológicas a la anorexia (2019); Sociología y género. Estudios en torno a performances, violencias y temporalidades (2017); Ficciones de género: artes, cuerpos y masculinidades (2016); Los pijos de Madrid. Reflexiones sobre la identidad y la cultura de un grupo de jóvenes (2014); Sexo y fe. Lecturas antropológicas entre prácticas religiosas y creencias sexuales (2014); La herencia Beauvoir (2011); Relaciones de género (2010). Entre autres collaborations avec la France, Karine Tinat a été professeure invitée à l’IHEAL Paris-Sorbonne nouvelle en 2023.
PROJET DE RECHERCHE. “Genre et grosses adolescentes au Mexique” :Les grossesses dans l’adolescence au Mexique représentent un phénomène multifactoriel et intersectionnel où se croisent des inégalités sociales, économiques et de genre ainsi que des trajectoires scolaires accidentées. Aussi, ces grossesses ne surgissent pas de la même façon dans les milieux urbains, ruraux et les communautés indigènes. En moyenne, naissent environ 1000 bébés de mères adolescentes (10-19 ans selon l’OMS), chaque jour au Mexique. Ces grossesses engendrent de nombreuses conséquences sur plusieurs plans comme la santé des mères et des enfants, l’éducation scolaire des adolescent.e.s ou encore l’économie aussi bien des familles concernées que celle du pays dans son ensemble. Ce projet de recherche s’inscrit dans une démarche sociologique et anthropologique, et adopte une perspective de genre. On s’intéresse particulièrement aux dimensions subjectives, familiales et sociales. Il s’agit également d’analyser comment la question du genre intervient dans ce phénomène en termes de construction socio-culturelle, de processus relationnel et hiérarchique et aussi de performance. La réflexion s’appuie sur un travail de terrain réalisé dans différents États du Mexique (Guerrero, État de Mexico, Morelos) au cours de ces cinq dernières années.
Patricia PORCHAT – 2022
Patricia Porchat est accueillie dans le cadre de la Chaire par l’Université Paris Cité. Patricia Porchat est psychologue clinicienne et psychanalyste, professeure à Université de l’État de São Paulo (UNESP) – Brésil, chercheuse au Centre d’études et recherches en psychanalyse (NEEPPSICA) de l’ UNESP, à la Clinique Psychanalytique pour adolescents trans et non-binaires du Département de Psychologie de l’UNESP et au Centre pour les droits humains et la santé de la population LGBT (NUDHES), de la Faculté des Sciences Médicales à São Paulo. Elle est directrice de thèses dans le Programme de Recherches en Éducation Sexuelle et dans le Programme de Recherches en Psychologie du Développement de l’UNESP. Elle est l’auteure des livres Freud et l’ épreuve de realité (Casa do Psicólogo/Fapesp, 2005), et Psychanalyse et transexualisme : déconstruire les genres et les pathologies avec Judith Butler (Juruá ,2014), et co-organisatrice de l’ouvrage Psychanalyse et genre : récits féministes et queer au Brésil et en Argentine (Calligraphie ,2018). Elle a déjà réalisé au Département d’Etudes Psychanalytiques (IHSS – Univeristé Paris Diderot) en 2019 un projet financé par la FAPESP intitulé «Identités non-binaires. Une approche psychanalytique avec perspectives féministes».
PROJET DE RECHERCHE : Les enjeux psychiques et sociaux de la prise en charge de certaines populations stigmatisées au Brésil et en France. Mon projet de recherche prendra en compte mon expérience comme psychologue clinicienne et psychanalyste auprès de personnes gays, lesbiennes, non-binaires, trans et intersexe à la clinique du Département de Psychologie de l’UNESP au Brésil depuis 2013. Il s’agira de développer une réflexion à la fois théorique et à visée pratique (formation de psychologues) autour de trois thèmes : 1) « Adolescents trans et non binaires : expériences de souffrance et de créativité » ; 2) « Interventions et recherches en psychanalyse auprès de travestis et de femmes transsexuelles séropositives en situation de vulnérabilité » ; 3) « La clinique psychanalytique face aux questions de race, de sexisme et de l’érotisation excessive du corps féminin » ; et de réfléchir ensemble à la question de la stigmatisation à travers une perspective intersectionnelle prenant en compte à la fois les thématiques traditionnellement abordées par la psychologie clinique et la psychanalyse (le développement des différents aspects de l’identité et de l’estime de soi, en lien avec la formation du Moi et son interaction avec l’altérité) et les marqueurs propres aux populations accueillies qui échappent souvent aux regards cliniques. C’est une recherche sur la vulnérabilité et la violence liées au genre, à la race, à la classe, à l’orientation sexuelle et aux maladies stigmatisées. Ce projet fait partie du projet Vulnérabilités et Violence du Programme Régional France – Amérique latine – Caribe (Prefalc) entre la France, le Brésil et Chili autour de la question de la prise en charge psychologique des personnes exposées aux différents types de violence de genre. Les différences entre les expériences françaises et brésiliennes seront mises au travail pour la création d’un matériel didactique (supports de cours et établissement de bibliographie) capable de répondre aux besoins des étudiantEs de psychologue des deux pays – avec l’inclusion du Chili dans un deuxième temps.
Camille ROBCIS – 2022
Camille Robcis est accueillie dans le cadre de la Chaire par l’École Universitaire de Recherche « Gender & Sexuality Studies » (EUR GSST, EHESS / Ined). Professeure (Professor) d’histoire intellectuelle à l’université de Columbia, à New York, ses recherches portent notamment sur les questions de genre et sexualité en histoire intellectuelle, culturelle, et politico-légale. Son premier livre, La loi de la parenté. La famille, les experts et la République (The Law of Kinship : Anthropology, Psychoanalysis, and the Family in France, Cornell University Press), examine comment lors des débats récents autour de la famille, plusieurs juristes et figures politiques en France ont eu recours aux concepts de l’anthropologie et de la psychanalyse structuraliste (et p