Chair on gender
The GIS Institut du Genre has set up a grant for a “Chair of Gender Studies,” which allows the Institute to host a researcher from a university located outside France, for a period of one month. The grant requires the recipient to collaborate in teaching and/or a research project at one of the partner French universities of the GIS Institut du Genre.
Chairholders 2025
Todd Reeser
Todd Reeser est accueilli par l’Universite Paris Cité et l’Universite Sorbonne Paris Nord, en collaboration avec la Cité du Genre, du 1er mai au 1er juin 2026.
Todd W. Reeser est professeur de français et d’études sur le genre, la sexualité et les femmes et ex-directeur d’études sur le genre, la sexualité et les femmes de l’université de Pittsburgh (États-Unis). Ses recherches se situent à l’intersection des études françaises et des études sur le genre/la sexualité, avec une focalisation spécifique sur la politique, l’identité et la culture. Elles associent des approches théoriques de pointe à des lectures contextualisées attentives de divers types de textes. Leur cadre temporel s’étend du début de l’époque moderne aux 20e/21e siècles. Il a publié deux livres dans le domaine des études pré-modernes : Moderating Masculinity in Early Modern Culture (University of North Carolina Press, 2006) et Setting Plato Straight: Translating Ancient Sexuality in the Renaissance (University of Chicago Press, 2016). Le professeur Reeser travaille également dans le domaine des études contemporaines sur le genre/la sexualité. En 2010, il a publié Masculinities in Theory (Blackwell), aujourd’hui une monographie largement citée apportant une série de modèles théoriques permettant d’envisager les études de la masculinité sous un angle littéraire/culturel, tout particulièrement influencé par la pensée post-structuraliste. Ses recherches plus récentes élargissent ce projet à la relation entre l’étude des affects et la masculinité. Son livre Queer Cinema in Contemporary France est sorti en 2013 (Manchester). Il termine la monographie Transgender France: Universalism and Sexual Subjectivity, qui étudie la manière dont la création et le développement de la catégorie transgenre/transsexuel en France, qui a débuté dans les années 1950, est en relation avec les idées politiques sur le citoyen « universaliste ».
Natacha Borgeaud-Garciandía
Natacha Borgeaud-Garciandía est sociologue, chercheuse au Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas (CONICET) en Argentine. Elle est membre du comité directeur du MAGE et directrice de la collection « Horizontes del cuidado » (Horizons du Care) aux éditions Fundación Medifé Edita, en Argentine. Ses recherches portent sur le rapport au travail dans des activités féminisées, avec une attention plus particulière portée des espaces et institutions impliquant diverses formes d’enfermement. Elle a travaillé sur les rapports entre travail, subjectivité et dominations au sein d’usines textiles de production intensive (« sweat shops ») au Nicaragua (ce qui a donné lieu à l’ouvrage Dans les failles de la domination, Paris: PUF, 2009). Elle s’est ensuite penchée sur les complexités du travail de care réalisé en interne chez des personnes âgées très dépendantes en Argentine (Cf., Dans l’intimité du care. Le travail de la dépendance, Paris: La Dispute, 2023). Plus récemment, ses recherches cherchent à articler ces différentes thématiques (travail, travail de care, dominations, enfermement) au sein d’institutions de réclusion, et plus précisément de nurseries pénitentiaires où sont logées des femmes détenues avec leurs enfants en bas âge, en France et en Argentine. L’un des volets de cette recherche consiste à interroger le care à partir de ces situations particulières.
Le projet de recherche proposé dans le cadre de la Chaire Genre s’inscrit dans la continuité d’une recherche plus ample qui porte sur le travail et le travail care dans des institutions pénitentiaires, plus précisément au sein d’unités nurseries où sont logées femmes enceintes et détenues avec enfants. Une première approche comparative, toujours en cours, a impliqué l’analyse des structures les plus importantes de chaque pays à partir de terrains ethnographiques réalisés en 2019 (France) et 2023 (Argentine). Mon activité dans le cadre de la Chaire Genre comprend deux volets. Elle consiste, d’une part, à poursuivre ce travail de recherche grâce à un terrain au sein d’une nouvelle structure aux caractéristiques très différentes des précédentes. Il s’agira d’interroger son organisation (ses acteurs, leurs relations, les interventions, et de confronter le regard des professionnelles à celui des femmes détenues), ainsi que son évolution au regard d’une nouvelle circulaire datant de 2023 concernant la prise en charge des enfants vivant avec leur mère en détention. Le second volet implique l’analyse d’archives de la Direction de l’Administration Pénitentiaire portant sur les prisons pour femmes et les nurseries pénitentiaires après la Deuxième Guerre mondiale, afin d’apporter une profondeur historique à la recherche. L’attention portée à ces espaces particuliers cherche à mettre en lumière différentes dimensions genrées de la prise en charge de femmes détenues avec enfants, et d’interroger le care à partir de ces institutions (ou depuis ses marges).
Call for applications
As part of its mission to strengthen connections across borders, the Institut du Genre is launching a call for applications for its international Chair of Gender Studies. Applications must be submitted before 24 March 2026 at 12:00 PM (CET) to the following address: cnrs-gis-genre@cnrs.fr, with the explicit subject line: “Gender Chair – applicant’s Last name.”
This call is intended exclusively for faculty members and researchers with long-term or permanent contracts (tenured or on the tenure track), currently employed at a university or research institution located outside France. Applicants are expected to be engaged in a teaching and/or research project related to gender and sexuality studies for the duration of their stay in France. All disciplines within the humanities and social sciences are eligible. Applicants must have sufficient proficiency in French to participate in the scientific activities of the Institut du Genre and its partners, and give a presentation of their project.
The Chair holders commit to carrying out a specific program of activities (lectures, seminars, workshops, master classes, mentoring, etc.) at one of the partner institutions. As such, the application must include an official invitation from one of the partner universities, specifying the planned activities as well as any compensation or remuneration provided by the host institution.
This program provides for the joint hosting, by the Institut du Genre and one of its partner universities, of two researchers affiliated with a non-French university located outside France. The Chair holders will have the opportunity to participate in or contribute to the teaching and research activities of the partner French universities and to be associated with the scientific activities of the Institut du Genre. Each researcher will be hosted by the Institute for a period of one-month, between 1 February 2027 and 1 June 2027. This chairship covers travel to and lodging costs for one month in Metropolitan France. Laureats may also be reimbursed for pertinent research expenses while holding the chairship.
All chairholders
Claudine Mangen – 2024
Claudine Mangen a été accueillie dans le cadre de la Chaire par l’Université de Lorraine du 16 octobre au 16 novembre 2024. Elle a intervenu dans le cadre des “Jeudis du Genre” le 16 octobre 2024.
Les recherches de Claudine Mangen portent sur la gouvernance organisationnelle et les inégalités de genre.. Elle s’intéresse au fonctionnement des organisations et à la façon dont elles façonnent les inégalités, en particulier les inégalités de genre.. Elle étudie actuellement les façons dont la gouvernance organisationnelle contribue à maintenir et à perturber les inégalités de genre. Ses travaux ont été publiés dans des revues scientifiques de premier plan, notamment le Journal of Accounting & Economics, le Journal of Accounting Research, Critical Perspectives on Accounting, European Accounting Review, Contemporary Accounting Research et Human Relations. Ses recherches sont financées par le Conseil de Recherches en Sciences Humaines (CRSH) du Canada. Elle présente régulièrement ses travaux lors de conférences et d’ateliers universitaires, tient un blogue à ce sujet et les partage dans les médias, notamment dans La Conversation. Claudine Mangen est la chercheuse principale du programme de recherche « Disruptive Dames? The process of disruption under women’s transition into organization leadership », financé par le CRSH. Elle explore le processus sous-jacent à la perturbation des inégalités de genre dans la direction des organisations à but lucratif au Canada. À Concordia, la Dre Mangen est professeure titulaire et Professeure RBC en Organisations Responsables. Au cours de sa carrière, elle a enseigné la divulgation des organisations (ir)responsables au doctorat, la finance d’entreprise en MBA, la théorie comptable au premier cycle. La Dre Mangen a obtenu un doctorat en administration des affaires de l’Université de Rochester aux États-Unis et une maîtrise en finance de l’Université de Lausanne en Suisse. Vous pouvez retrouver le Dr Mangen sur son blog professionnel et sur LinkedIn.
PROJET DE RECHERCHE : Dans le cadre la Chaire Genre, elle a avancé dans la rédaction d’un ouvrage sur le mérite et les inégalités hommes-femmes. L’ouvrage, dont le titre provisoire est « Le Genre du Mérite », explique comment le mérite est genré. Le mérite fait référence à la manière dont les personnes sont récompensées en fonction de leurs efforts et compétences. Dans les entreprises, le mérite est mis en œuvre à travers des pratiques telles que l’embauche, l’évaluation des performances et la promotion. Son ouvrage montre à quel point les pratiques du mérite sont genrées : elles sont mises en œuvre différemment pour les femmes et les hommes, désavantageant de nombreuses femmes tout en favorisant de nombreux hommes. Cet ouvrage permettra de mieux comprendre la façon genrée dont le mérite fonctionne et contribue ainsi aux inégalités hommes-femmes. Il utilise cette compréhension comme tremplin pour proposer des pistes de réflexion sur ce que nous pouvons faire pour atténuer, voire éliminer, le genre du mérite. Le fait que le mérite soit genré n’est généralement pas reconnu par les entreprises, les personnes politiques ou le grand public. L’ouvrage représente la première tentative d’analyser le lien entre mérite et inégalités hommes-femmes du point de vue des carrières individuelles dans le cadre d’un traitement de type livre. À ce jour, il n’existe aucun livre traitant de la façon dont le mérite est genré dans les sociétés canadiennes et occidentales contemporaines.
Clare Hemmings – 2024
Clare Hemmings a été accueillie dans le cadre de la Chaire par l’Université Paris 8 du 1er octobre au 1er novembre 2024. Elle a intervenu dans le cadre des “Jeudis du Genre” le 14 octobre 2024.
Clare Hemmings est professeure de théorie féministe au Département d’études de genre à la London School of Economics (LSE), où elle travaille depuis 1999. Ses recherches se concentrent principalement sur les études féministes et queer, en particulier sur la relation entre ces deux domaines et leur institutionnalisation aux niveaux national et international. Hemmings s’intéresse profondément à la manière dont les récits sur l’histoire et la forme actuelle de ces champs sont construits et comment ils s’entrecroisent avec des agendas conservateurs. Son travail se distingue par une réflexion sur la relation entre nationalisme, féminisme et sexualité, et elle utilise de multiples méthodologies et formes pour explorer comment la connaissance est produite et utilisée. L’une de ses œuvres notables, Why Stories Matter: The Political Grammar of Feminist Theory (2011), explore les récits que les féministes créent sur le passé récent de la théorie féministe, examinant leur importance et leur potentiel de transformation. Ce livre a remporté le prix du livre de la Feminist and Women’s Studies Association (FWSA) en 2012. Une autre de ses publications importantes s’intitule Considering Emma Goldman: Feminist Politics of Ambivalence and the Historical Imagination, qui examine la pertinence de la vie et de l’œuvre de l’activiste anarchiste Emma Goldman pour la théorie et la politique féministes contemporaines.
Hemmings a été impliquée dans un projet intitulé « Inheritance: a Memory Archive », qui recueille des histoires familiales et aborde les questions de genre, de sexualité, de transition de classe et de nation. Ce projet, qui combine fiction et mémoires, met en avant des moments dans la dynamique familiale qui remettent en question ce que nous pensons savoir sur les rôles de genre, la sexualité et la citoyenneté. Elle est également active dans l’écriture contre les mobilisations « anti-genre », souvent dans le cadre du réseau « Transnational ‘Anti-Gender’ Movements and Resistance », en collaboration avec Sumi Madhok. Des articles issus de ce travail ont été publiés dans Radical Philosophy et Feminist Studies. Clare commence maintenant un nouveau projet intitulé « Feminist Knowledge Struggles: Telling Stories Differently », où elle propose des méthodologies traduisibles pour divers projets queer féministes. Prolongeant son travail antérieur sur la « récitation », Clare utilise cette approche pour intervenir dans les certitudes catégorielles et politiques de l’époque actuelle. Elle développe des concepts tels que la « dissonance affective » pour proposer des cadres épistémologiques universels et les « fictions empiriques » pour raconter des histoires contestées de sexualité, de genre et de blanchité en transition de classe, tout en lisant avec et à travers le deuil face aux différences intransigeantes qui nous captivent autrement.
PROJET DE RECHERCHE : “Réciter des histoires féministes radicales et matérialistes, résister aux récits anti-genre”, le projet sur lequel elle a travaillé est interdisciplinaire, féministe et queer et revisite les théories féministes radicales et matérialistes, des années 1970 à aujourd’hui, pour proposer une compréhension différente de l’histoire du “sexe” par rapport à celle plus couramment avancée dans les récits transphobes ou plus généralement anti-genre. Ces récits ont tendance à promouvoir leurs idéologies transphobes et anti-genre en invoquant des conceptions du “sexe” comme quelque chose de naturel et immuable, et en affirmant qu’aujourd’hui le féminisme queer est “allé trop loin” dans sa déconstruction de la différence sexuelle ou dans son acceptation des subjectivités et des communautés trans*. Or ces conceptions essentialisantes du “sexe” sont liées à des conceptions racistes, xénophobes et nationalistes. Son projet revisite les théories radicales et matérialistes pour montrer que leurs propositions sur le “sexe” ne peuvent être réduites à ces représentations simplistes, et propose une forme d’intervention citationnelle (ce que elle a appelé “récitation”) pour raconter une histoire différente du “sexe”. À la place de ces récits, elle cherche à raconter une histoire de “sexe” qui affirme la question de pouvoir plutôt que d’origines, et qui concerne la violence sexuelle, l’imposition coloniale, et la reproduction sociale. En examinant de plus près les différentes façons dont la violence et l’oppression ont été théorisées comme productrices de “sexe”, le projet cherche à élaborer une nouvelle façon de raconter l’histoire de la théorie féministe : une approche qui peut défier les arguments anti-genre tout en restant fidèle à la critique des rapports de pouvoir qui a toujours été centrale pour le projet global féministe et queer.
Karine Tinat – 2023
Karine Tinat est accueillie dans le cadre de la Chaire par l’Université Paris Nanterre du 16 octobre au 17 novembre 2023. Elle est enseignante-chercheuse au Centre d’Etudes sur le Genre du Colegio de Mexico. Elle travaille dans cette institution depuis 2007 et y a coordonné la chaire Simone de Beauvoir, le master en études de genre, le Programme interdisciplinaire d’études sur les femmes. Elle a fondé et dirigé la Revista interdisciplinaria de Estudios de Género et a été la directrice de deux centres de recherche. Parallèlement à ces activités institutionnelles, ses recherches en sociologie et études de genre s’intéressent à la construction du sujet à partir de ses rapports au corps et à la sexualité. Depuis quelques années, Tinat travaille sur les différents facteurs liés aux grossesses dans l’adolescence au Mexique. Auparavant et entre autres enquêtes de terrain, elle a réalisé plusieurs études sur l’anorexie et la féminité, la question de l’homosexualité masculine en milieu rural Mexicain. Elle est auteure et co-auteure de dix livres publiés par le Colegio de México : Mirar el mundo con lentes de género (2023) ; El sexo y el texto. Etnografías y sexualidad en América Latina (2022) ; Más allá del rescate de víctimas. Trabajo sexual y dispositivos anti-trata (2021) ; Las bocas útiles. Aproximaciones sociológias y antropológicas a la anorexia (2019); Sociología y género. Estudios en torno a performances, violencias y temporalidades (2017); Ficciones de género: artes, cuerpos y masculinidades (2016); Los pijos de Madrid. Reflexiones sobre la identidad y la cultura de un grupo de jóvenes (2014); Sexo y fe. Lecturas antropológicas entre prácticas religiosas y creencias sexuales (2014); La herencia Beauvoir (2011); Relaciones de género (2010). Entre autres collaborations avec la France, Karine Tinat a été professeure invitée à l’IHEAL Paris-Sorbonne nouvelle en 2023.
PROJET DE RECHERCHE. “Genre et grosses adolescentes au Mexique” :Les grossesses dans l’adolescence au Mexique représentent un phénomène multifactoriel et intersectionnel où se croisent des inégalités sociales, économiques et de genre ainsi que des trajectoires scolaires accidentées. Aussi, ces grossesses ne surgissent pas de la même façon dans les milieux urbains, ruraux et les communautés indigènes. En moyenne, naissent environ 1000 bébés de mères adolescentes (10-19 ans selon l’OMS), chaque jour au Mexique. Ces grossesses engendrent de nombreuses conséquences sur plusieurs plans comme la santé des mères et des enfants, l’éducation scolaire des adolescent.e.s ou encore l’économie aussi bien des familles concernées que celle du pays dans son ensemble. Ce projet de recherche s’inscrit dans une démarche sociologique et anthropologique, et adopte une perspective de genre. On s’intéresse particulièrement aux dimensions subjectives, familiales et sociales. Il s’agit également d’analyser comment la question du genre intervient dans ce phénomène en termes de construction socio-culturelle, de processus relationnel et hiérarchique et aussi de performance. La réflexion s’appuie sur un travail de terrain réalisé dans différents États du Mexique (Guerrero, État de Mexico, Morelos) au cours de ces cinq dernières années.
Patricia PORCHAT – 2022
Patricia Porchat est accueillie dans le cadre de la Chaire par l’Université Paris Cité. Patricia Porchat est psychologue clinicienne et psychanalyste, professeure à Université de l’État de São Paulo (UNESP) – Brésil, chercheuse au Centre d’études et recherches en psychanalyse (NEEPPSICA) de l’ UNESP, à la Clinique Psychanalytique pour adolescents trans et non-binaires du Département de Psychologie de l’UNESP et au Centre pour les droits humains et la santé de la population LGBT (NUDHES), de la Faculté des Sciences Médicales à São Paulo. Elle est directrice de thèses dans le Programme de Recherches en Éducation Sexuelle et dans le Programme de Recherches en Psychologie du Développement de l’UNESP. Elle est l’auteure des livres Freud et l’ épreuve de realité (Casa do Psicólogo/Fapesp, 2005), et Psychanalyse et transexualisme : déconstruire les genres et les pathologies avec Judith Butler (Juruá ,2014), et co-organisatrice de l’ouvrage Psychanalyse et genre : récits féministes et queer au Brésil et en Argentine (Calligraphie ,2018). Elle a déjà réalisé au Département d’Etudes Psychanalytiques (IHSS – Univeristé Paris Diderot) en 2019 un projet financé par la FAPESP intitulé «Identités non-binaires. Une approche psychanalytique avec perspectives féministes».
PROJET DE RECHERCHE : Les enjeux psychiques et sociaux de la prise en charge de certaines populations stigmatisées au Brésil et en France. Mon projet de recherche prendra en compte mon expérience comme psychologue clinicienne et psychanalyste auprès de personnes gays, lesbiennes, non-binaires, trans et intersexe à la clinique du Département de Psychologie de l’UNESP au Brésil depuis 2013. Il s’agira de développer une réflexion à la fois théorique et à visée pratique (formation de psychologues) autour de trois thèmes : 1) « Adolescents trans et non binaires : expériences de souffrance et de créativité » ; 2) « Interventions et recherches en psychanalyse auprès de travestis et de femmes transsexuelles séropositives en situation de vulnérabilité » ; 3) « La clinique psychanalytique face aux questions de race, de sexisme et de l’érotisation excessive du corps féminin » ; et de réfléchir ensemble à la question de la stigmatisation à travers une perspective intersectionnelle prenant en compte à la fois les thématiques traditionnellement abordées par la psychologie clinique et la psychanalyse (le développement des différents aspects de l’identité et de l’estime de soi, en lien avec la formation du Moi et son interaction avec l’altérité) et les marqueurs propres aux populations accueillies qui échappent souvent aux regards cliniques. C’est une recherche sur la vulnérabilité et la violence liées au genre, à la race, à la classe, à l’orientation sexuelle et aux maladies stigmatisées. Ce projet fait partie du projet Vulnérabilités et Violence du Programme Régional France – Amérique latine – Caribe (Prefalc) entre la France, le Brésil et Chili autour de la question de la prise en charge psychologique des personnes exposées aux différents types de violence de genre. Les différences entre les expériences françaises et brésiliennes seront mises au travail pour la création d’un matériel didactique (supports de cours et établissement de bibliographie) capable de répondre aux besoins des étudiantEs de psychologue des deux pays – avec l’inclusion du Chili dans un deuxième temps.
Camille ROBCIS – 2022
Camille Robcis est accueillie dans le cadre de la Chaire par l’École Universitaire de Recherche « Gender & Sexuality Studies » (EUR GSST, EHESS / Ined). Professeure (Professor) d’histoire intellectuelle à l’université de Columbia, à New York, ses recherches portent notamment sur les questions de genre et sexualité en histoire intellectuelle, culturelle, et politico-légale. Son premier livre, La loi de la parenté. La famille, les experts et la République (The Law of Kinship : Anthropology, Psychoanalysis, and the Family in France, Cornell University Press), examine comment lors des débats récents autour de la famille, plusieurs juristes et figures politiques en France ont eu recours aux concepts de l’anthropologie et de la psychanalyse structuraliste (et plus particulièrement, à la pensée de Claude Lévi-Strauss et Jacques Lacan) pour imposer une certaine conception de la famille. Son deuxième livre, Désaliénation : politique, philosophie, et psychiatrie radicale en France (Univ. of Chicago Press) retrace l’histoire de la psychothérapie institutionnelle, un mouvement né en France pendant la Deuxième Guerre mondiale, ancré dans le marxisme et la psychanalyse lacanienne, dont le but était de repenser les bases de la théorie et la pratique psychiatrique.
PROJET DE RECHERCHE : “La question du genre. Populisme, reproduction nationale et crise de la représentation”. Comment et pourquoi l’idée d’une « théorie du genre » s’est-elle répandue à travers le monde depuis les années 1990 ? Beaucoup plus invoquée qu’expliquée, la « théorie du genre » est souvent présentée par ses opposants à la fois comme l’origine et la conséquence inévitable de lois visant à promouvoir l’égalité des droits des femmes et des LGBT+. L’intervention sera centrée sur le cas des manifestations contre « le mariage pour tous » en France et plus particulièrement sur le problème de la représentation politique lors de ces débats.
Sara BORRILLO – 2021
Sara Borrillo est accueillie par l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Actuellement chargée de cours à l’Université Roma Tre où elle enseigne le Droit Islamique, elle est également chercheuse postdoctorale à l’Université Internationale de Rabat. Ses intérêts de recherche portent principalement sur l’histoire des mouvements des femmes, les politiques de genre et l’islam, les féminismes laïques et islamiques, les nouvelles autorités religieuses féminines, la pensée islamique contemporaine, l’artivisme et les transformations socio-politiques après les soulèvements de 2011 au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
PROJET DE RECHERCHE : “Artivisme, genre et reconfiguration de l’activisme dans l’espace public au Maroc et en Tunisie après les soulèvements de 2010-2011”. Ce projet vise à explorer l’impact sur la reconfiguration des relations, visibilités et droits de genre dans l’espace public des nouvelles formes d’activisme impliquant des pratiques créatives pour une nouvelle citoyenneté égalitaire en Afrique du Nord, après les soulèvements de 2010-2011. En particulier, la recherche vise à détecter et à réfléchir sur les dynamiques et le potentiel révolutionnaire de « l’artivisme » (l’activisme par l’art) produits dans le cadre de l’engagement social et politique des militants marocain-ne-s et tunisien-ne-s critiques envers de formes croisées d’inégalités et d’injustice. Dans un contexte de désenchantement et d’exclusion vécue après la répression qui a suivi le moment révolutionnaire, ce projet vise à observer comment et pour quelles raisons des reconfigurations des modes de contestations sont réalisées à travers la production d’une nouvelle « citoyenneté esthétique », qui consiste en des « actes de citoyenneté » réinventée, où la dissidence est affichée sous forme de performances fictives qui font irruption dans l’espace de la cité.
Cheryl TOMAN – 2021
Cheryl Toman est accueille dans le cadre de la Chaire par Aix-Marseille Université. Elle est spécialiste de littérature africaine francophone féminine et professeure titulaire de français à l’Université d’Alabama. Elle travaille actuellement sur une étude monographique sur les auteures maliennes après avoir publié deux livres, Women Writers of Gabon (2016) et Contemporary Matriarchies in Cameroonian Women’s Writing (2008). Elle s’est vu décerner deux fois la bourse Fulbright et en 2011, elle était en résidence de chercheuse à la Maison Dora Maar à Ménerbes en France pour son projet de livre sur les romancières gabonaises et a été nommée « Officier » de l’Ordre des Palmes Académiques en 2020.
PROJET DE RECHERCHE : “L’écriture féminine et le wassoulou au Mali : les voix de la lutte contre les violences à l’égard des femmes”. La sociologue Tanella Boni analyse la violence contre la femme africaine en identifiant les responsables multiples : le colonialisme, la tradition, l’homme, et parfois la femme elle-même (2008). Au Mali, l’écriture féminine et le genre musical connu sous le nom de wassoulou sont les outils que certaines Maliennes non-initiées utilisent pour s’exprimer contre les injustices qu’elles subissent. J’écris actuellement un livre qui est une étude comparée de la littérature féminine et du wassoulou au Mali. Je propose comme projet de recherches de travailler précisément sur ce livre et plus précisément sur un chapitre et des parties des chapitres qui se concentrent sur des textes et des paroles des chansons wassoulou qui entament le sujet des conflits politiques et des attentats au Mali. Ces textes dénoncent toutes les formes de violences faites aux femmes tout en soulignant que les hommes et les femmes vivent différemment un conflit et ses violences associées.