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Utopies féministes au travail. Réorganiser, Redéfinir, Abolir

June 2025
Calls for papers

Appel à contributions dans le cadre d’un colloque international organisé à l’Université de Strasbourg les 6 et 7 novembre 2025. Date limite d’envoi des propositions : 1er juin 2025.

Bien que les utopies féministes aient fait l’objet d’un corpus de recherches important, notamment dans le domaine littéraire, le paradigme spécifique du travail au sein de ces expériences et imaginaires a reçu une attention limitée. L’objectif de ce colloque est d’explorer dans quelle mesure et de quelles manières le travail (à la fois comme lieu d’oppression et d’émancipation) sert de paradigme dans la construction d’utopies féministes. Les utopies liées à la sphère du travail, et leur contenu politique repris au sein de certaines théories critiques du travail, s’inscrivent en particulier dans le patrimoine du socialisme utopique. Bien qu’il ait été marqué par des influences féministes radicales, éphémères et souvent oubliées, ainsi que par un matrimoine aujourd’hui mis en lumière par la recherche en histoire, les constructions politiques de « ce que le travail pourrait devenir » restent largement façonnées par des figures telles que Fourier, Owen ou Saint-Simon. Pourtant, les critiques féministes ont largement mis en évidence en sciences sociales les définitions androcentriques du travail, élargissant le champ à des cadres théoriques alternatifs. Malgré ces critiques, le développement historique du capitalisme – avec sa division du travail genrée et racialisée (entre autres) – peut certainement encore aujourd’hui être considéré comme dystopique, un « mauvais lieu », conduisant certaines penseuses féministes à rejeter l’idée d’égalité dans un tel contexte. Ce colloque mobilisera alors le concept d’utopie pour sa fonction centrale : « confronter le problème du pouvoir » en décalant les perspectives et en introduisant « un sens du doute qui fait voler l’évidence en éclat » (Ricoeur). Tout en affirmant la nécessité de l’utopie dans la pensée critique, nous soulignons également l’importance, dans la construction utopique, de tenir compte des politiques d’émancipation dans leur multiplicité. Par conséquent, nous accepterons les conceptions de l’utopie à la fois comme un outil critique réflexif et comme un outil heuristique de transformation sociale. Trois modes de construction utopique pourront être envisagés : 1. Réorganiser le travail ; 2. Redéfinir le travail ; 3. Abolir le travail


Le colloque accueille les contributions en sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie, théorie critique, théorie politique et sociale, science politique, philosophie, etc.), qu’elles portent sur la théorie ou des pratiques expérimentales. Les contributions exploreront le contenu politique et les implications des utopies féministes qui repensent le rapport au travail, entendu au sens large et tel qu’il est organisé sous le capitalisme. Nous accueillerons également des contributions provenant d’un éventail plus large de disciplines, y compris les domaines littéraire, historique et économique. Les contributions peuvent se faire en anglais ou en français.


Veuillez soumettre un résumé de votre communication de 500 mots maximum mentionnant votre thématique (réorganiser, redéfinir, abolir) et votre langue privilégiée (anglais ou français), ainsi qu’une brève note biographique à Ada Reichhart (wecooperc@gmail.com) avec l’objet « Feminist utopias at work » avant le 1er juin 2025. Nous vous informerons de notre décision d’ici le 1er juillet 2025. Pour toute question concernant l’appel à contributions ou le colloque, veuillez contacter Ada Reichhart (wecooperc@gmail.com). Pour plus d’informations sur le projet ERC StG WE-COOP, veuillez visiter le site internet du projet de recherche www.we-coop.eu.