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Maîtresses d’autrefois – Femmes, art et idéologie

July 2024
Publications

Rozsika Parker & Griselda Pollock, Les presses du réel, 2024.

La première traduction française d’un ouvrage pionnier de l’histoire féministe de l’art, une recherche salutaire qui ne propose pas seulement d’ajouter des noms féminins au canon artistique mais de changer en profondeur l’écriture de l’histoire de l’art. Publié en 1981, Maîtresses d’autrefois, ouvrage fondateur de Rozsika Parker et Griselda Pollock, ne propose pas une histoire de l’art au féminin. Son projet est bien plus radical, émancipateur et, de fait, toujours pertinent aujourd’hui. Il s’intéresse tout autant à ce que l’histoire de l’art, en tant que discipline et idéologie, a fait et fait encore aux artistes femmes et à leurs œuvres qu’à ce que leurs pratiques font ou pourraient faire à l’histoire de l’art, si elles étaient pleinement étudiées et considérées. Les cinq parties du livre associent études de cas approfondies – de Sofonisba Anguissola et Berthe Morisot à Meret Oppenheim et Mary Kelly –, analyses des structures de la production artistique, tels l’opposition idéologique entre art et artisanat ou les stéréotypes assignés à « l’essence féminine », et développements vigoureux sur la manière orientée dont la discipline « histoire de l’art » s’est forgée, socialement et symboliquement. Les autrices offrent ainsi une recherche salutaire à toutes celles et tous ceux qui, avec elles, ne veulent pas seulement ajouter des noms féminins à l’histoire de l’art mais en modifier en profondeur l’écriture. Traduit pour la première fois en français, l’ouvrage est introduit par l’historienne de l’art Giovanna Zapperi et bénéficie d’une préface récente de Griselda Pollock, ancrant résolument Maîtresses d’autrefois dans le présent.


« L’effacement des femmes de l’histoire de l’art n’est pas l’héritage de préjugés séculaires ; c’est le produit de la manière dont l’histoire de l’art moderniste et le musée moderne du XXe siècle ont construit un récit au sujet de leurs propres contemporain·e·s. »