Aux marges des archives administratives et policières. Nouveaux chantiers d’histoire sociale (XXe-XXIe siècles)
Appel à contributions dans le cadre de la première édition des Journées du Mouvement Social organisée à la MSH Paris Nord le 30 juin 2025. Date limite d’envoi des propositions : 31 janvier 2025.
Cette journée d’études, qui s’inscrit dans le cadre des Journées du Mouvement social, vise à susciter de nouvelles discussions dans cette actualité des questionnements sur les archives et leurs usages, en se concentrant sur une population spécifique : les personnes et les groupes marginalisés. Cette journée d’études entend contribuer à ces renouvellements de l’analyse des « marges », d’un point de vue théorique et empirique.
D’une part, il s’agit d’interroger la notion de « marge » comme catégorie d’analyse. En effet, les populations pouvant relever de cette catégorie sont multiples : marges du monde du travail, géographiques, résidentielles, scolaires, minorités nationales, raciales ou religieuses, minorités de genre et de sexualité, criminels, « vagabonds », hippies… Souvent peu explicitée, la réflexion sur cette catégorie gagne à penser la distinction entre la notion de « marges » et d’autres termes voisins, comme ceux de « minorités » (Acke et al. 2023), de « déviance » ou d’« exclusion ». Elle doit aussi être historicisée, puisque les populations désignées comme « marges » varient au cours du temps. D’autre part, cette journée vise à mettre en dialogue archives d’État et archives produites « en marge » de ces dernières, telles que les archives communautaires. Comment (re)lire les archives administratives, notamment policières, pour étudier les populations marginalisées dans le cadre d’une histoire sociale ? Comment l’articulation avec des sources produites en marge des archives administratives et policières, et l’attention aux informations inscrites dans les marges physiques de l’archive, peuvent-elles s’articuler avec l’étude des populations marginalisées ? Que disent-elles de l’histoire desdites populations, de leur quotidien, pratiques, organisations, mais aussi des pratiques de surveillance de l’état ? Comment ces lectures renouvelées amènent-elles en retour à repenser la catégorie de « marges » ?
Les journées sont ouvertes à de nouvelles analyses de catégories déjà bien étudiées mais aussi à l’étude de populations pour lesquelles l’intérêt académique ou la présence dans le langage courant comme « marges » est plus récent, par exemple les personnes queer ou en situation de handicap. Cet appel se centre sur les XXe et XXIe siècles, sans se réduire à un espace géographique ou à un type de régime politique singulier.
Nous accueillons les propositions de communication de jeunes chercheur·euse·s (doctorant·e·s, docteur·e·s jusqu’à 5 ans après la soutenance). Celles-ci peuvent être rédigées en français ou en anglais, et doivent comprendre un titre, un résumé (300 mots maximum) présentant les sources, les méthodes et les principales questions, ainsi qu’une brève présentation biographique (150 mots maximum). Les propositions de communication sont à envoyer à l’adresse je.mouvementsocial@protonmail.com avant le 31 janvier 2025 à minuit (CET). Les communications pourront être proposées en français ou en anglais. Le comité de rédaction du Mouvement social offre la possibilité d’une publication dans ses pages, sur la base d’une sélection d’articles issus des communications.