En France comme à l’international, les luttes trans gagnent progressivement en visibilité. Cependant, cette visibilité est ambivalente : si la question des droits des personnes trans émerge dans le débat public, les mouvements anti-trans se structurent eux-aussi de manière croissante et donnent lieu à des politiques publiques clairement anti-trans. En conséquence, les personnes concernées se trouvent davantage exposées à des formes ouvertes de discriminations, d’exclusion et de violence. Alors que de nombreuses entreprises états-unienne à l’instar de Meta mettent fin à leurs programmes diversité et inclusion, Donald Trump, au premier jour de son mandat, suspend ces mêmes programmes fédéraux. Dans ce contexte, cette journée d’étude cherche à rendre compte des conditions matérielles d’existence des personnes trans, en particulier au travail. À cette occasion, nous proposons d’interroger les processus d’exclusion et d’assignation dont font l’objet les personnes trans dans le monde du travail, ainsi que leur possible contestation. Il s’agit également de comprendre comment les perspectives trans permettent de renouveler une question classique du féminisme matérialiste : celle de la définition du travail et de ses frontières. L’objectif de cette journée est de valoriser les travaux récents dans ce champ d’étude naissant.