Ces quinze dernières années, l’enseignement supérieur et la recherche ont été bouleversés par une série de transformations : fusions d’établissements, précarisation du travail et de l’emploi, sous-traitance d’activités ont induit pression psychique et dégradation des conditions de travail et ont rendu plus prégnante la question de la souffrance au travail. Les rapports de domination entre les statuts, les corps et les disciplines constituent par ailleurs une clé d’entrée pour comprendre la spécificité des types de violence dans les organisations universitaires et académiques et leur analyse est ancienne. Plus récemment, la question des violences et des discriminations sexistes et sexuelles dans les milieux académiques a émergé. Ce numéro de Mouvements est l’occasion d’explorer la manière dont ces violences ordinaires se déploient et sont vécues dans le quotidien du travail. Le dossier est aussi l’occasion de voir quelle place est faite à la prévention, et quelles initiatives et coopérations sont inventées dans les marges des dispositifs institutionnels.