Séminaire international

Alors que se multiplient, sur le continent africain et dans les diasporas, les discours et les actions qui tombent sous la catégorie de l’anti-genre, cette notion demeure peu employée tant par les universitaires que par les militant·e·s africain·e·s, singulièrement dans l’espace francophone. De même, alors que se multiplient les publications universitaires et expertes étudiant l’anti-genre à une échelle transnationale peu d’entre elles abordent des cas africains. Plusieurs questions se posent alors : La notion d’anti-genre est-elle heuristique en terrains africains ? Que produit la circulation de son usage entre divers espaces géographiques, linguistiques, universitaires et socio-politiques ? Comment expliquer le développement de la rhétorique et des mobilisations anti-genre en Afrique et parmi ses diasporas ? Qui en sont les acteur·rice·s ? Comment s’organisent et se déploient leurs luttes et leurs idées ? Comment circulent-elles à l’échelle continentale et internationale ? Sont-elles différentes de celles observées ailleurs ? En définitive, que nous apprennent-elles des sociétés et des espaces politiques étudiés ?

Cette session est organisée à l’appui de la publication : « L’anti-genre en Afrique. Une catégorie globale en pratiques », Politique africaine 2022/4 (n° 168)

Avec les interventions de :
– Emmanuelle Bouilly, Université de Lille, Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales (Ceraps)
– Ysé Auque-Pallez, Les Afriques dans le monde (LAM), Sciences Po Bordeaux,
Université de Bordeaux
– Fatou Sow, CNRS
– Mériam Cheikh, Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques, INALCO

En présence de :
– Rose Ndengue, Université York
– Patrick Awondo, Université de Yaoundé 1, Centre de recherche genre et discriminations

Conférence, dans le cadre du séminaire international du GIS Institut du genre, sur la production des savoirs sur le genre au Burkina Faso, en Éthiopie et à Madagascar ; trois pays qui ont en commun, à l’inverse du Nigeria par exemple, une faible institutionnalisation des études de genre. Dans le même temps, les travaux estampillés « genre » y sont nombreux. Quels sont-ils ? Par qui sont-ils produits ? Cette rencontre a pour objectif de dresser un panorama des recherches sur le genre et/ou féministes dans les trois contextes. Les intervenantes échangeront sur les conditions de production et de diffusion de celles-ci. Elles proposeront une réflexion sur le sens pris par le terme « genre » dans les recherches sur le genre, dont dans les leurs. Un autre objectif, de l’ordre du témoignage, est relatif au partage de leur expérience de chercheuses qui travaillent sur le genre, parfois en féministes, dans des contextes subsahariens où l’étiquette féministe est souvent mise à distance ou rejetée, et dans l’espace international de la recherche académique.

Présidente et discutante : Bérengère Marques Pereira, professeure, ULB, présidente du panel. Intervenantes : Rosa Muriel Mestanza (Doctorante Université Paris 7 sur les stérilisations forcées au Pérou, Institut français d’Etudes andines), Irene Maffi, Professeure d’anthropologie culturelle et sociale. Institut des sciences sociales, Faculté des sciences sociales et politiques, Université de Lausanne. Spécialiste de la Tunisie, Seydou DRABO, Anthropologue, docteur de l’université d’Oslo, spécialiste du Burkina Faso, Marième N’Diaye (CR CNRS) coordinatrice du séminaire, et intervenante sur le Sénégal, Delphine Lacombe (CR CNRS CEMCA) coordinatrice du séminaire, et intervenante sur l’Amérique centrale.