A la suite des premières conquêtes des droits des femmes de la 2de moitié du XXe siècle, de nombreuses législations occidentales ont affiché la volonté de promouvoir une égalité entre femmes et hommes. Les règles de droit ont souvent été bilatéralisées afin de s’appliquer sans distinction aux femmes et aux hommes. Dans d’autres champs, des droits propres aux femmes ont été consacrés. Aujourd’hui, dans le sillage des révélations du mouvement Me too et des constats tirés de l’expérience des confinements sur la situation des femmes, des Etats affichent la volonté de parvenir à une égalité réelle. Cet objectif s’exprime dans de nombreux domaines (emploi, violence, éducation), mais bien des zones d’ombre persistent, ou réapparaissent. De ce constat émergent plusieurs interrogations. Quid des femmes « invisibles » ? Comment expliquer ce phénomène d’invisibilisation de certaines femmes ou de certaines discriminations spécifiques aux femmes (langage, classe, minorité, absence d’accès aux droits) ? Comment le droit appréhende-t-il les femmes dites « vulnérables » (migrantes, détenues, handicapées, malades, âgées) ? Et parmi les femmes « visibles », quelle égalité réelle en matière d’éducation ? Quelle effectivité des droits familiaux et parentaux ou de l’autonomie de la femme en droit civil ? Comment lutter contre les effets pervers des régimes de protection civils et sociaux ? Quelle efficacité du droit pénal en matière de lutte contre les violences faites aux femmes ? Une première journée de recherche portant sur le droit français sera organisée le 25 novembre 2022, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Le 8 mars 2023, journée internationale des droits des femmes, sera l’occasion de réfléchir à ces thématiques dans les législations nationales de différents États (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Italie, Espagne).