Les chemins de l’émancipation ? Les femmes dans les mondes ruraux aux XIXe et XXe siècles
Appel à communications dans le cadre d’un colloque organisé à Rennes du 16 au 18 octobre 2024. Cet évènement est labellisé par l’Institut du Genre. Date limite de l’envoi des propositions : 15 mars 2024.
Ce colloque vise à (ré) interroger, pour le XIXe et le XXe siècle, les grandes dynamiques et les récits de l’histoire des femmes rurales. Il s’agit de nourrir de façon plus soutenue le dialogue entre histoire rurale et histoire des femmes et du genre, comme l’ont fait par exemple les organisateurs des Journées internationales d’histoire de Flaran, les 11 et 12 octobre 2019, pour la période médiévale et moderne. Un bref coup d’œil dans deux revues de référence, Clio et Études rurales, permet de se rendre compte de la nécessité de ce dialogue. Si la revue Clio a consacré plus de trente ans de travaux à l’histoire des femmes et du genre, aucun numéro thématique n’est dédié aux femmes de la campagne ; l’index des mots clefs ne mentionne ni le mot « campagne » ni le mot « rural ». Le mot « paysanne » ne remporte pas plus de succès. Du côté de la revue Études rurales, l’index et les mots « femmes » et « féminisme » renvoient à une dizaine d’articles tout au plus. Le sujet apparaît à l’heure actuelle bien plus couvert en sociologie qu’en histoire, grâce notamment aux études pionnières d’Alice Barthez et de Rose-Marie Lagrave, effectuées dans les années 1980. En 2005, l’historienne Jacqueline Sainclivier impute le manque de travaux historiques français sur les agricultrices « en partie à cause de l’accès aux sources et d’une longue frilosité sur le temps présent. De ce fait, explique-t-elle, ce sont les sociologues qui pallient l’absence des historiens ». Les rares thèses d’histoire rurale centrées sur les femmes aux XIXe et XXe siècles, parues durant les années 2010, sont loin d’avoir épuisé leur objet. Ce qui apparaît comme un vide historiographique semble d’autant plus criant que nombreux et anciens sont les travaux étrangers à s’être appropriés cette double thématique comme objet d’étude, et ce d’un point de vue général24, sous le rapport de leur engagement politique, du point de vue du travail féminin, d’un vécu spécifiquement féminin27, ou qui engloberaient plusieurs de ces thèmes. Le principal objectif des organisateurs et des organisatrices du colloque consiste à encourager les travaux sur ces thématiques tout en essayant de dresser un bilan des recherches menées au cours des dernières décennies.
Ce colloque est organisé en partenariat avec le Musée de Bretagne de Rennes. Il est d’abord ouvert à l’ensemble des chercheur·e·s en histoire, mais il s’adresse aussi aux autres sciences sociales. Une attention particulière sera accordée aux propositions qui s’inséreront dans les axes présentés ci-dessus. Elles pourront être faites en français ou en anglais. Une publication est envisagée à l’issue du colloque. Les propositions de communication comporteront un titre, un résumé de 2000 caractères et un court CV. Nous vous remercions de bien vouloir adresser vos propositions à : colloque.femmes-campagnes@proton.me avant le 15 mars 2024.