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Essai/Queer – Genres, subjectivités, stratégies

April 2025
Calls for papers

Appel à contributions pour une journée d’études organisée le 3 octobre 2025 à l’Université de Limoges. Date limite d’envoi des propositions : 30 avril 2025.

L’essai est-il queer ? Le queer est-il essayiste ? Il n’y a pas qu’une homophonie française entre genre (genre) et genre (gender) ; tout appelle à faire se rencontrer l’essai et le queer (comme formes de vie, comme théories, comme outils de déconstruction). Tout d’abord, les deux concepts lancent un défi à toute tentative de définition. Le terme « queer » a connu, comme d’autres, une trajectoire de réappropriation après avoir servi d’insulte homophobe. Dans cet emploi positif ou neutre, il peut désigner toute personne (ou situation, ou pratique) échappant aux normes de genre dominantes – de façon englobante par rapport à l’acronyme LGBTQIA+ ou ses versions encore plus développées. Mais il peut également être employé, en particulier dans le cadre de la théorie queer, au-delà des catégories, pour signifier une réflexion sur le système même de production des identités. Les points d’articulation possibles avec l’essai (production libre, critique et personnelle [i]) sont nombreux, à commencer par la place à lui trouver : est-il un « 4ème genre » [ii], un « anti-genre » ou « non-genre » ? A l’instar du queer, il peut aspirer à une identité stable (quoique marginale, voire reléguée, et tiraillée entre revendication d’une distinction et occasionnel mépris) ou apparaître comme un facteur de subversion des catégories, dans toute son hybridité. Comme le queer, il est intrinsèquement en lien avec le social, la culture, qui sont au cœur de ses investigations en tant qu’expression littéraire et non-fictionnelle d’idées.

Comme pour confirmer l’intérêt d’une telle liste de points de correspondance, c’est bien le constat d’une production accrue d’ouvrages non-fictionnels, peut-être justement essayistes, consacrés à la question du genre – entendu comme construction de normes fondées sur des rapports de pouvoir –, qui est à l’origine de cette proposition de journée d’études. Une certaine masse critique a été atteinte et les rayons des librairies se sont adaptés, rendant visibles pour le grand public un nouveau champ d’études ainsi qu’une préoccupation militante renouvelée, sous l’écriteau « LGBT », « Féminismes », ou plus largement « Luttes ».

Exprimés à ce stade par la barre oblique d’essai/queer, tous les modes d’articulation des deux termes pourront être évoqués, afin d’analyser les productions essayistes évoquant les questions de genre et de sexualités, en exploitant par exemple les éléments de cadrage suivants.


Les propositions de communication, d’environ 300 mots, accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique, sont à envoyer à : Chloé Conant-Ouaked (chloe.ouaked@unilim.fr) au plus tard le 30 avril 2025 (réponse au plus tard le 20 mai).