Rechercher

Plein feu sur (i)elles : visibiliser le genre en traduction

décembre 2025
Appels à contribution
Date limite :
01 mars 2026
Pauline Jaccon, Enora Lessinger, Amanda Murphy (dir.)

22– 23 October 2026

Maison de la Recherche

Université Sorbonne Nouvelle

4, rue des Irlandais 75005 Paris, Salle Athéna

L’épineuse notion de la visibilité et son pendant négatif, l’invisibilité, hantent depuis longtemps la traduction. Selon Kate Briggs, Helen Lowe-Porter — la traductrice de Thomas Mann vers l’anglais — décrivait sa mission traductive comme celle d’un « instrument inconnu, un outil utile pour le service qu’il fournit, occupé à déshabiller puis à rhabiller avec précaution le texte d’art littéraire afin qu’il convienne à un nouveau marché ; comme une femme de chambre » (Briggs 2018 : 36, notre traduction). Et de fait, c’est ce que déplorait déjà Lawrence Venuti en 1998, à l’encontre d’une traduction « vitre » (Kratz & Shapiro 1986), que la voix de l’auteur sacralisé serait censée traverser sans que l’on décèle qu’elle a changé de système linguistique, de culture-cible, ou même de geste écrivant. Venuti rappelle que c’est justement parce que la traduction est « stigmatisée en tant que forme d’écriture, découragée par les lois sur le droit d’auteur, minimisée au sein du monde universitaire, exploitée par les maisons d’édition et les entreprises, les États et les organisations religieuses » (Venuti 1998 : 1, notre traduction) que les traductaires doivent adopter des stratégies de visibilisation. Ces stratégies de résistance visent à contrer le projet hégémonique et homogénéisant mené par l’Occident, qui n’a fait, pendant les 25 dernières années et avec l’avènement de la traduction automatique, que devenir plus productiviste.

Le colloque Plein feu sur (i)elles : visibiliser le genre en traduction accueillera des présentations et intervenant·e·s variées. Nous acceptons des propositions de communications de recherche (20 minutes environ), en anglais ou en français, mais aussi des propositions hétérodoxes comme, entre autres, des témoignages de praticien·ne·s en traduction, en édition ou au sein de collectifs transcréatifs ; des lectures performatives de traduction ; des propositions de table-rondes ; des ateliers sur les pratiques de féminisation ou de queerisation de la langue, sur la traduction et la diffusion numérique de matrimoines, etc.

Les propositions de 300 mots et les courtes bio-bibliographies correspondantes seront envoyées avant le 1er mars 2026 aux trois organisatrices, Pauline Jaccon, Enora Lessinger et Amanda Murphy, à l’adresse suivante colloquegenretraduction@gmail.com. Les propositions peuvent être rédigées en anglais ou en français.