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Le Corps des sportives : perspectives socio-historiques sur les connaissances médicales, XIXe siècle à nos jours

mai 2024
Postes

Proposition de sujet thèse à la Faculté des sports de l’Université Paris-Saclay en histoire du genre, du corps et de la médecine. Date limite de candidature : 4 mai 2024.

Maternité, allaitement, menstruations… De nombreuses performances de sportives questionnent aujourd’hui les sciences du sport dans leur dimension biologique : championnes revenues tôt à la compétition de haut niveau, performantes en périodes de règles ou d’allaitement… De nos jours, de nombreuses études se penchent sur les spécificités des corps des sportives, en témoigne le foisonnement d’études physiologiques des menstruations pour adapter les entraînements des sportives de haut niveau (INSEP, laboratoire CIAM de l’Université Paris-Saclay, LIBM à l’Université Lyon 1 Claude Bernard.). Cette tendance s’ancre dans une dynamique historique plus large, relevant au moins du XIXe siècle, d’étudier les femmes en général et les sportives en particulier par le biais du fonctionnement de leur utérus : pour le médecin et théoricien de l’éducation physique féminine Dr Maurice Boigey en 1922, ‘tota mulier in utero’, la femme est entièrement utérus, citation qu’il reprend lui-même d’Aristote et témoigne donc de la profondeur historique de ces questionnements. Ce projet de thèse se propose de retracer la généalogie de ce discours médical et scientifique sur les corps des femmes en mouvement, et de le mettre en regard avec les témoignages, le vécu, et les revendications des sportives. D’un corps perçu comme naturellement et irrémédiablement pathologique, à un corps aux potentialités encore inconnues, il s’agira d’étudier ces évolutions dans une perspective interdisciplinaire.