« En optant pour une démarche épistémologique, nous avons souhaité montrer comment les outils respectivement forgés par les approches sociales de la littérature et par les études de genre peuvent mutuellement s’enrichir. Tenir compte des périmètres adjacents des savoirs sociologiques et littéraires, dans leur relation au concept de « genre », nous a semblé œuvrer à une meilleure compréhension des mécanismes de domination (que les expressions de « sexage », de « patriarcat » ou de « domination masculine » traduisent) ; à une réflexion sur les effets du langage (« performatif » chez Bourdieu, comme chez Butler), voire de certains « non-dits » ; ou encore à une démystification de la constitution des connaissances et des points de vue (portée par les notions de « savoirs situés », d’« objectivité forte » ou d’« auto-analyse »). Cette perspective s’est avérée féconde, dans la mesure où elle a catalysé des réflexions aussi hétérogènes que stimulantes. Les contributions de ce dossier empruntent des voies diverses telles que la (re)configuration conceptuelle, l’élaboration méthodologique, la (ré)écriture historiographique, la (re)lecture sociocritique, l’étude de réception ou encore la rencontre avec des auteur·rices et des actrices du monde du livre. »