Les enjeux féministes de la biomédicalisation. Le cas de la conservation ovocytaire pour raison d’âge
Publié le 27 novembre 2017 par Institut du Genre
Dans le cadre de son Cycle de conférences publiques en Etudes genre, le lundi 4 décembre 2017 à 18h15, en salle R070 Uni Mail, Université de Genève.
Les techniques biomédicales telles que la pilule contraceptive, la chirurgie esthétique, les parcours trans médicalisés ou encore la conservation ovocytaire suscitent des jugements contradictoires et clivants, y compris parmi les féministes. Il faut dire que l’analyse de ces pratiques place le biologique au coeur des interrogations, une boîte noire certes ouverte par les féministes depuis les années 1980, mais qui se présente dans ces cas de figure avec une acuité renouvelée. De la naturalisation des positions et identités sociales à leur biologisation, cette conférence se propose de souligner la recomposition des rapports entre corps et genre dans l’horizon biomédical. Or une telle recomposition appelle de nouvelles catégories analytiques, pour autant que la critique antinaturaliste ne suffit plus. Sans chercher à conduire à un consensus, certains écueils naturalistes ou a-critique devraient néanmoins pouvoir être évités. La question des outils féministes sera traitée en adoptant une perspective foucaldienne et en partant d’une interrogation des pratiques, plutôt que d’une interrogation des principes moraux. La conservation ovocytaire pour raison d’âge, un projet en cours, servira de fil rouge à la réflexion.
Claire Grino, Philosophe, Université Claude Bernard - Lyon 1, Service Commun de Sciences Humaines et Sociales, S2HEP (Sciences, Société, Historicité, Éducation et Pratiques)
Claire Grino est docteure en philosophie. Actuellement ATER à Lyon 1, elle enseigne au Service commun de formation en Sciences humaines et sociales, à destination des étudiant.e.s en sciences de la vie et de la santé. Ses principaux domaines de recherche sont les rapports de genre, la philosophie des techniques, la santé et la biopolitique. Après avoir travaillé sur les conditions de possibilité d’une analyse de genre dans l’horizon biomédical, elle a entamé un projet de recherche sur la conservation ovocytaire pour raisons d’âge en 2016, dans le cadre d’un séjour de recherche à l’Université de Californie à Berkeley au Center for Science, Technology, Medicine and Society.